La maladie, la mort, l'angoisse, bref ses tableaux ne respirent guère la joie de vivre et il fait bon d'aller faire un tour aux Nymphéas de Monet pour se remettre dans une énergie moins morbide. Quand je regarde certains tableaux, il semble que le peintre nous engloutit avec lui dans la forme qu'il donne, la force qu'il met à exprimer le désespoir, la tristesse, la maladie, l'attente, la jalousie.
Jalousie - 1907
On sent qu'il est photographe aussi, peignant comme s'il regardait à travers un objectif zoom ou grand angle, regard moderne sur les choses et les êtres, il sait donner de la force à un mouvement, une intention puissante qui attire par son modernisme. J'ai bien aimé ce groupe d'ouvriers sortant de l'usine, présenté à travers un cadre découpé dans une cloison, le tableau étant sur un mur plus loin, la profondeur du tableau était renforcée et on aurait cru que ces hommes venaient sur nous.Le mouvement ouvrier en marche...
Le regard sur les troncs d'arbres dans la forêt, leur mise en perspective avec cette belle lumière jaune en plein milieu et il note en mai 1929 :« L’arbre n’est pas un tronc pourvu de branches et de racines – il a en réalité une autre forme – en vérité presque ronde – entourée d’une gaine en forme de boule […] la terre est entourée de l’atmosphère et de l’éther – qui font partie de la terre et peuvent avoir la forme d’une sphère […] Il en est de même pour nous – Nous sommes entourés d’une gaine qui disons a une forme ronde. »
Lorsque nous sortons du musée, la nuit tombe sur Paris et le spectacle est superbe avec les gouttes de pluie sur la verrière... et le soleil couchant après l'orage, qui rejoint le soleil de Munch...
Le soleil 1910-1913