Magazine Afrique
Face à un art minimaliste qui a su s'imposer ces dernières années, le néo-symbolisme fait surface à travers des créations qui imposent ou supposent une réflexion intérieure, une sorte de "vision de la pensée" qu'elle soit métaphysique ou existentielle. Autant l'inspiration des premiers symbolistes a t'elle fait référence à un passé revisité, à la légende, à la culture (tel Odilon Redon ou Gustave Moreau, parmi les plus grands) teinté d'un imaginaire baroque...autant, à l'heure actuelle, le symbolisme se fait parfois minimaliste. Il chemine sur des sentiers très diversifiés et interpelle davantage une réflexion personnelle que l'aspect légendaire ou l'archétype.
Il semblerait même que l'art néo-symboliste réinvente l'archétype ou se l'approprie, le recrée, le redispose à sa façon, l'oblige à se soumettre à la volonté de l'artiste le proposant au regard du passant sous une forme nouvelle.
Dans le cheminement de ma création, s'est imposé peu à peu une sorte de dénuement, une envie d'aller vers l'essentiel, de trouver d'autres chemins pour exprimer une émotion poétique qui ne soit ni mièvre, ni "déjà vue". Actuellement c'est la lumière des vitraux qui m'inspire et me pousse dans mes retranchements. J'en extrait des sujets "filtrés" par la lumière aléatoire qui jaillit d'éclaboussures volontaires, restructurées autour d'un objet. Laisser apparaître la couleur, le jeu des tâches, puis s'apercevoir de la forme, pour aussitôt l'oublier et être happé vers autre chose encore...Une vision se superpose à une autre...Entrer, sortir, entrer à nouveau et se laisser emporter au galop d'un cheval ou à la poursuite d'une silhouette furtive. Un jeu qui prend des allures gothiques à travers un faisceau de couleurs-vitrail et des personnages sans âge, se promenant entre deux mondes, des incrustations de métal, des feuilles d'or...
Un néo-symbolisme gothique et contemporain, intimiste et secret, que l'on découvre actuellement sous les voûtes du Couvent Royal de Saint-Maximin la Sainte Baume jusqu'à la fin de l'année.