C’était donc le 18 octobre, on se serait cru au Téléthon avec ce beau compteur. Les crânes d’œufs de l’UMP pensaient faire un effet bœuf avec le beau compteur à milliards…résultat se fut un effet beurkk !
Le site du nouvelobs.fr a même décerné des « Pinocchios » sur les chiffres avancés par l’UMP ! Pour ce journal l’UMP aurait trouvé ces 255 milliards « en additionnant des choux et des carottes. ». Et il donne plusieurs exemples :
- le financement des "300.000 emplois d'avenir" proposés par Titine, et les 200.000 "contrats de génération" proposés comme alternative par Hollande. L’UMP estime respectivement à 20 et 40 milliards sur cinq ans (soit 60 milliards), selon le passage "à la loupe" UMPiste qui permet de voir la brindille dans l’œil de son voisin sans voir la poutre qui est dans le sien !
En réalité, François Hollande, qui reprendra certaines mesures du programme du PS mais pas forcément toutes, envisagerait de créer entre 50.000 et 80.000 contrats d’avenir pour les jeunes des quartiers difficiles, en complément des contrats de génération. Le total du coût de ces deux mesures est compris entre 33,5 et 37,8 milliards d'euros, selon le chiffrage de l'Institut de l'entreprise. Soit entre 22.2 et 26.5 milliards de moins que le chiffrage de l'UMP. Sortez la calculatrice, la soustraction ne fait que commencer ! !
Autre point, autre erreur ! L’UMP n’a pas souhaité étudier toutes les nuances du programme Hollande, mais simplement les mesures exprimées par des courants du PS. Ainsi l'allocation d'autonomie aux étudiants. La mesure est estimée à 60 milliards d'euros selon Terra Nova. Le "think tank", proche du PS, a pris pour hypothèse une allocation pour tous les étudiants sans condition de revenus. L’UMP a naturellement retenu ce chiffre ! mais en omettant de préciser que François Hollande n'avait pas retenu cette proposition ! ! ! C’est ballot quand même ! Si l'allocation est distribuée sous condition de revenu, la mesure coûterait 1,31 milliards d'euros par an selon l'Institut de l'entreprise (en année de croisière). Soit 6,5 milliards sur 5 ans si l'on extrapole.
Et on continu ! Le parti présidentiel ne s'est pas montré plus prudent sur le chiffrage de la réforme des retraites, bien que rien ne soit clairement arrêté au Parti socialiste. Pour l'UMP le retour de l'âge légal à 60 ans et du départ à taux plein à 65 ans coûterait 87 milliards d'euros après cinq ans. Seulement le PS et Hollande ne sont pas pour un retour systématique du départ à 60 ans !
Mais on ne va pas s’arrêter en si bon chemin ! L’UMP a même décidé
Par exemple, cette idée selon laquelle le PS voudrait "supprimer le quotient familial", affirmation résultant de la confusion avec le quotient conjugal dont la suppression est proposée dans la réforme de l'impôt sur le revenu imaginée par… l'économiste Thomas Piketty, dans son livre "Pour une révolution fiscale".
Jouant le côté "fair play", le rapport fait mine de ne pas avoir compté certaines "dépenses pourtant considérables". Parmi elles, "le renchérissement du coût du crédit lié à la création d'euro-obligations, qui pourrait s'élever à 6 à 8 milliards d'euros par an" (sic). Les stratèges de l'UMP ne prennent ainsi pas en compte la diminution le coût global du crédit induite par l'effet d'échelle que créerait les eurobonds, qui permettrait à la Grèce d'emprunter à des taux abordables sans que ce coût ne soit supporté par les pays bien notés comme la France ou l'Allemagne. Enfin bien notée jusqu’à quand. Dans trois mois notre note sera peut être dévalué à AA+ au lieu du fumeux triple A !
Pour continuer dans les mensonges UMPistes, le sinistre de l’Agriculture Bruno Le Maire, grand gourou du programme de Sarko, s’adjuge même la paternité de la Taxe Tobin : "La proposition de taxe sur les transactions financières : c'est nous !" Le site du nouvelobs octroi pour ce gros mensonge, un double Pinocchios ! Car c'est le prix Nobel d'économie James Tobin, , qui a eu l'idée en premier, avant que la proposition ne soit reprise par l'association Attac puis par le PS.
Surprenante également l'intervention de Thierry Mariani qui a déclaré : "On nous dit : certains, ils (les étrangers, N.D.L.R.) sont là depuis 10 ans, ils doivent pouvoir voter. Mais si vous êtes là depuis 10 ans, ça veut dire que vous auriez pu devenir français au bout de cinq ans et que vous avez fait le choix de ne pas le devenir." Une tentative de distorsion de la réalité qui vaut également deux Pinocchios à Mariani. Un rapport parlementaire précise que le temps de traitement d'une demande est de 23 mois en moyenne.
Difficile également de ne pas noter Nadine Morano, sinistre de l'Apprentissage qui assure à la salle en transe que le mot "apprentissage" ne figurait même pas dans le projet PS. Il y est inscrit sept fois (pages 12, 21, 23, 24 et 35). Un Pinocchio de plus pour la sinistre et surtout un ticket pour faire un apprentissage à la lecture ! !
Nombre d'autres erreurs/mensonges ont été répertoriées par Libération (Désintox) et du Monde
Le principe des Pinocchios de l'Obs :
Un Pinocchio = Une simple erreur, une imprécision.
Deux Pinocchios = Une erreur manifeste ou un mensonge par omission
Trois Pinocchios = l'erreur grossière, le mensonge prémédité, avec intention de nuire.
Mais revenons sur le budget du PS/Hollande
Le total des dépenses du programme PS/Hollande tel qu'il est précisé actuellement est compris entre 22,7 et 26 milliards d'euros par an (en rythme de croisière, c'est à dire au moment où les dépenses sont maximales dans le quinquennat). Soit entre 113 et 130 milliards d'euros pour 5 ans. A cela s'ajoute les mesures visant à développer les énergies renouvelables, supportées par les consommateurs. Ce qui donne un total compris entre 25,6 et 29 milliards d'euros en année de croisière. Ce chiffrage n'est pas complet, puisque par exemple la réforme des retraites, dont les contours sont encore assez mal connus, n'a pas été estimée.
Le programme du Parti socialiste
Construction de 150.000 logements par an : 157 millions d'euros (part de l'Etat dans le financement de 30.000 logements en plus de ceux déjà prévus)
Création d'une allocation d'étude sous condition de ressources dans le cadre d'un parcours d'autonomie pour les étudiants : 1,3 Milliard d'euros
Revalorisation du pouvoir d'achat du Smic : 1,5 milliard d'euros
Renforcement de l'encadrement pédagogique en premier cycle dans l'enseignement supérieur : entre 165 et 175 millions d'euros
Mise en place d'un service public de la petite enfance : entre 4,5 et 5 milliards d'euros
Appel à la solidarité nationale pour la prise en charge de la dépendance : entre 1,5 et 2,1 milliards d'euros
Revalorisation de l'allocation adulte handicapée : entre 1,7 et 1,9 milliard d'euros
Création de 10.000 postes de policiers et de gendarmes : entre 250 et 266 millions d'euros
Rattrapages des moyens de la justice : entre 1 et 2 milliards d'euros
Les mesures proposées, reprises ou modifiées par François Hollande
Création de 60.000 postes d'enseignants sur 5 ans : 1,9 milliard d'euros
Revalorisation du salaire des enseignants : entre 0,9 et 2,9 milliards d'euros
Création de 200.000 contrats de génération chaque année : entre 7,6 et 8,3 milliards d'euros (sur l’ensemble du quinquennat : entre 30,5 et 33 milliards d'euros)
Création de contrats d'avenir pour les jeunes des quartiers sensibles :
Parti socialiste (300 000 contrats) : 3,5 milliards d'euros
François Hollande (entre 50.000 et 80.000 contrats) : entre 610 et 950 millions d'euros
Extension du RSA : entre 528 et 876 millions d'euros (en fonction du nombre de
contrats d’avenir mis en place)
Augmentation de 15.000 à 65.000 du nombre de jeunes effectuant leur service civique : entre 253 et 291 millions d'euros
Développement massif des économies d'énergies renouvelables et réduction de 75% à 50% de la production d'électricité d'origine nucléaire à l'horizon 2025 : 3,1 milliards d'euros
La cellule de chiffrage de l'Institut de l'entreprise est constituée d’une équipe de quatre experts, divers par leur profil comme par leur sensibilité politique, qui sont tous des professionnels de la mécanique budgétaire. Leur anonymat constitue la garantie de leur indépendance. Les hypothèses et les détails des calculs sont disponibles sur le site de l'Institut de l'entreprise.
Source nouvelobs.fr