Les girondins ne changent rien

«Pas de panique.» C’est le message qu’ont voulu transmettre joueurs et entraîneurs hier matin au Haillan, malgré une semaine passée en position de relégable après la claque reçue à Nice. «Il n’y a pas de nervosité, assure Francis Gillot. Les joueurs travaillent et font ce qu’on leur demande à l’entraînement.» Tout va bien dans le meilleur des mondes, en fait. D’autant plus que le technicien a confiance dans les capacités de son équipe à relever la tête : «Quand on ne gagne pas, on se retrouve relégable. Mais c’est ponctuel, et il vaut mieux être à cette place maintenant qu’en avril.» «Et mes méthodes ont déjà marché ailleurs» ajoute l’ancien Sochalien, qui a dû se retrousser les manches plus d’une fois pour sauver le club du Doubs d’une descente en Ligue 2. «Je suis sûr qu’on va se réveiller, martèle David Bellion de son côté, car on joue bien à l’entraînement. Si on gagne les deux prochains matches, ça peut aller très vite.» Un avis partagé par son entraîneur : «C’est plus difficile que prévu cette saison, mais peut-être que dans 5 matches on sera 8 ou 9e au classement.»
«Resserrer les boulons»
Insouciance ou réel sentiment que le meilleur est à venir ? Difficile à dire, mais toujours est-il que Francis Gillot ne compte visiblement pas changer d’un iota sa façon de travailler : «Tout n’est pas à jeter, nous n’avons pas fait 10 matches catastrophiques. Exceptés les deux matches ratés contre Lyon et Nice, il reste des choses intéressantes.» Pour affronter Brest demain à Chaban (19h), un concurrent direct pour le maintien, le staff bordelais va donc poursuivre avec la même philosophie : «Le groupe doit rester serein, insiste Gillot. Il ne faut pas que ça explose. Mais il faut en faire plus, resserrer les boulons partout.»
Carrasso expéditif
La 18e place, synonyme de Ligue 2, ne semble donc pas avoir troublé outre mesure la quiétude du Haillan, et les joueurs eux-mêmes sont persuadés que tout va finir par rentrer dans l’ordre. Surtout si l’équipe persévère à vouloir produire du jeu : «Il faut rester dans cette optique afin d’avoir la maîtrise du ballon, insiste Bellion. Mais il faut vite sortir de cette zone rouge car on est une équipe qui joue, et en bas c’est la bagarre...» Et visiblement, la bagarre, ce n’est pas la tasse de thé d’une équipe qui cherche son bleu de chauffe depuis maintenant près de deux ans. Bref, malgré le pire départ du club depuis des décennies et une 18e place après 10 journées, rien n’a bougé à Bordeaux. Si ce n’est un record, battu hier matin par Cédric Carrasso en conférence de presse. Après avoir répondu à une seule question, le gardien bordelais s’est levé et a salué la presse avant de quitter la salle, à peine 40 secondes après être arrivé. Soi-disant pour se concentrer sur le match à venir. Pas de panique, vous dîtes ?•
Sébastien Hervier