Marque de mode éthique pionnière, Seyes est devenue en quelques années une griffe reconnue pour la qualité et l’intelligente conception de ses articles. L’histoire commence avec deux personnes désirant exprimer leurs convictions : Hervé Guétin et Stéphane Martin. Il a fallu ensuite plus de deux ans de recherches afin de coordonner une filière de fabrication permettant de garantir une qualité et une traçabilité poussées. La démarche résolument innovante de Seyes a d’ailleurs été récompensée par le prix Ethical Fashion Show en 2005 puis par les Elans de la Mode en 2007.
Seyes conçoit et fabrique l’intégralité de ses articles en respectant les principes de l’éco-conception (ou eco-design). Ainsi, en comparaison avec un produit dit “conventionnel”, l’impact environnemental d’une écharpe Seyes est considérablement réduit, ce qui représente un moyen complémentaire pour lutter contre la pollution et le réchauffement climatique. De plus, Seyes concrétise son action citoyenne en défendant l’idée d’un commerce centré sur l’Homme et en se préoccupant constamment des personnes participant à la réalisation de ses produits.
En quelques mots pouvez-vous me raconter la petite histoire de la naissance de Seyes?
L’idée de départ était tout simplement de gagner notre vie dans tous les sens du terme. La gagner financièrement bien sûr, pour pouvoir faire bouillir la marmite. Et la gagner intellectuellement et humainement, en ayant un projet qui nous ressemble et qui pimente nos journées sur terre. Nous voulions donc créer une entreprise “exemplaire” investie dans l’amélioration du monde, à notre modeste mesure évidemment ! Après de nombreuses pistes, nous sommes arrivés à la conclusion suivante : une marque textile est le support idéal pour exprimer nos idées et nos convictions. Ainsi est né Seyes.
La filière Seyes c’est quoi, c’est qui, c’est où ? matière première, confection ?
La filière Seyes c’est : du coton bio équitable cultivé par des fermiers indiens en Madhya Pradesh, deux usines de transformation de coton en Inde certifiées SA8000 c’est à dire respectant exactement les règles de l’OIT (liberté syndicale, pas d’horaires excessifs, pas de travail des enfants…), une usine de teinture française dont les colorants sont certifiés sans substances dangereuses et cancérigènes, un petit atelier français d’une douzaine de personnes dont les conditions de travail sont évidemment bien meilleures que dans un “sweatshop“. Bref une filière complète offrant une transparence totale. Et c’est cette filière qui fait l’histoire de nos produits, donc leur valeur.
Seyes est sans conteste une marque engagée, quels sont les combats qui vous tiennent à coeur?
Je ne sais pas si l’on peut appeler ça un combat mais nous voulons tout simplement faire les choses bien. Etre curieux, se poser les bonnes questions et faire en sorte que nous fassions mieux que nos prédécesseurs entrepreneurs. Histoire que nous évoluons tous vers des horizons plus sereins et plus portés sur l’Homme et la nature. Au delà de cette idée, le “combat” caractérisant le mieux Seyes à mon sens est la transparence. Notre but en expliquant exactement comment sont fabriqués nos produits est d’inciter tous les acteurs économiques à en faire de même. Car si nous savions d’où viennent et dans quelles conditions naissent les produits qui nous entourent, nous donnerions tous beaucoup plus de crédit à des produits écologiques et/ou solidaires. Pas mal de gens s’inspirent d’ailleurs de notre schéma “la filière Seyes” et nous en sommes très fiers.
Sans dévoiler vos secrets, quels sont les axes de développement de Seyes ?
L’année prochaine nous prévoyons d’élargir notre gamme d’écharpes et de créer également d’autres accessoires coordonnés comme bonnet, manchons, gants…
Le bio est aujourd’hui un concept “marketing” qui a le vent en poupe: qu’est-ce que cela vous inspire et comment voyez-vous l’avenir?
Le bio a le vent en poupe, c’est une évidence ! Il n’y a qu’à regarder le nombre d’enseignes “conventionnelles” qui proposent désormais des produits bio. Le seul hic c’est qu’en général, ce ne sont que des démarches opportunistes et partielles, c’est à dire que les conditions de fabrication restent les mêmes, c’est à dire pas très solidaires… L’avenir est difficile à lire. L’espoir est plus clair ! J’ai donc l’espoir que les gens changent et comprennent que le modèle économique dans lequel nous baignons depuis des décennies n’est plus envisageable à long terme. Mais quand on en vient au porte-monnaie c’est une autre histoire…
++ Le boutique Seyes
++ La filière Seyes