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Polisse

Par Juval @valerieCG

Personne n’a envie de savoir ce qui se passe dans une brigade de protection des mineurs. On ne veut pas voir les enfants violés, les ados violeurs et les parents maltraitants. Maïwenn nous emmène pourtant, pendant deux heures au sein d’une telle brigade.

Polisse

On rit pendant ce film ; l’absurdité terrible des propos d’une adote qui ne comprend pas qu’on ne suce pas pour un portable. On blêmit devant le cadavre d’un foetus produit d’un viol, à qui il faut malgré tout que la mère, à peine ado, donne un prénom car c’est la loi. Et on pleure devant un gamin dont on ne sait pas que faire.

On n’échappe pas au manichéisme avec le notable incestueux, forcément protégé.

Ce film est aussi une immense déclaration d’amour d’une réalisatrice à son acteur ; certains y trouveront, sans doute, un appesantissement un peu lourd sur ce que vit le personnage incarné par Joey Sarr dans le film avec de nombreuses scènes, muettes, qui se contentent de le filmer. Starr lui même n’échappe pas à une certaine caricature de lui même, qui est pour l’instant encore utilisable et fonctionne, en témoignent les rires à chacune de ses vannes; mais il pourrait finir par lasser. Starr et ses colères. Starr et ses vannes. Starr le dur au coeur tendre qui fait des bisous aux enfants. Il pourrait – et sera sans doute – un immense acteur – si un réalisateur parvient à le faire sortir du personnage Starr/Morville.

Le film ne montre pas assez, à mon goût, combien l’on peut être abîmé par le métier de policier. Si l’humour devant tout et n’importe quoi, même le plus glauque est bien décrit – o combien je comprends cette nécessité – on ne montre pas combien certains – et je dis bien certains – peuvent devenir misanthropes, cons, racistes, suspicieux envers tout et n’importe qui, y compris leur propre famille, après avoir pataugé 20 ans dans la merde humaine la plus ignoble. Le film montre bien sans nul doute l’infinie humanité de certains flics, mais pas la face sombre, noire, comme peut le montrer par exemple Olivier Marchal.

Je ne suis pas une cinéphile et peu habituée à m’intéresser aux images ; pourtant la scène de la boite de nuit est une des plus belles scènes vues depuis longtemps au cinéma.


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