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Paso Doble n°220 : La chute du Satrape

Publié le 21 octobre 2011 par Toreador

A las cinco de la manana…

Les sanglots longs, des violons de l'automne, blessent mon coeur…

Après la fin du loup et de la belette, c'est au tour de renard (du désert) de mourir, piégé dans son terrier. La mort de Muammar Khadafi est un épilogue beaucoup plus sanglant que celui des révolutions printanières des pseudo-démocraties voisines. Il montre que le Fou de Tripoli ne bluffait pas lorsqu'il parlait de résister jusqu'à la mort. Au-delà de la joie évidente qu'inspire cette mort au peuple Lybien, un certain nombre de commentaires doivent être formulés :

1. Il s'agit d'un assassinat d'Etat, perpétré par les Démocraties Occidentales, avec la bienveillance de l'ONU. Ce n'est pas parce que la cible était un monstre qu'il faut passer sous silence que dans cette affaire, on a fait fi du droit international. On aurait ainsi pu tenter de la capturer, et le livrer à la Cour Pénale Internationale. Blessé par un avion de l'OTAN ou par un jeune rebelle ? Qu'importent les faits : la légende est en marche, dirons-nous. Reste que l'Occident, qui s'enorgueillit d'interdire la peine de mort sur son territoire, a moins de scrupules chez les autres. C'est comme pour les normes sociales du travail ou les règles environnementales d'ailleurs…

2. On en vient à regretter qu'il ait fallu attendre 42 ans, en sens inverse, pour que l'Occident trouve le courage de zigouiller ce malade, qui avait les mêmes pathologies qu'Hitler (délire paranoïaque et mégalomane). En 2008, l'Elysée le recevait dans les jardins de l'Hotel de Marigny. En 2011, son corps est exposé aux yeux de tous, ensanglanté. Méditons. 

3. 2011 restera une sale année pour les dictateurs et les terroristes, et ça, c'est quand même la bonne nouvelle (cela devrait peut-être amener le potentat syrien à réfléchir). La mauvaise nouvelle est que le seul facteur d'unité de ces révolutions arabes nationales, c'est souvent le rejet du pouvoir en place. Ben Ali, Moubarak, et désormais Khadafi éliminés, les liens claniques, les appartenances religieuses, les facteurs ethniques reprennent leur importance. C'est désormais une bonne partie du Mashrek qui brûle sous nos yeux et l'incendie est hors contrôle. 

La Méditerranée devrait être centrale dans la prochaine élection, mais elle ne l'est pas. La rive Sud bascule dans la guerre civile, sur fond d'explosion démographique. La rive Nord plonge dans la crise économique, sur fond de turbulences sociales. Tous les ingrédients du cocktail molotov sont sur la table… 

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