Demain j’enlève le bas ! Ce n’est pas qu’il y ait urgence véritablement, mais par souci de ne pas me faire remarquer particulièrement, demain je retire mon short. Entendons-nous, je le retire mais je le remplace par un autre pantalon, « What did you expect ? »
Depuis avril, je me balade en short exclusivement, tous mes pantalons et jeans rangés dans l’armoire attendent leur heure. Pour les balades en forêt ou dans le parc de Marly, c’est beaucoup plus confortable ou adapté. Et comme ce n’est pas contre-indiqué pour le reste, courses au supermarché ou toute autre activité, nous étions devenus inséparables depuis six mois, mon copain le short et moi.
J’aurais pu tenir encore quelques semaines, ou plus peut-être, bien que les températures aient baissée nous sommes encore loin des gelées, ce n’est pas un bout de guibole à l’air qui allait me frigorifier. Mais dans les regards en biais des passants j’ai senti une incongruité dans mon accoutrement.
J’aurais pu supporter ces mimiques étonnées, mais j’ai pressenti que je pourrais très bien aussi ne plus revenir en arrière et conserver ce vêtement éternellement, symbole de ma liberté totale. Sauf que je devrais revoir toute ma garde-robe, car cet hiver quand il va neiger, quel type de manteau long pourrait s’accorder avec ce pantalon court ? Vous voyez le dilemme dans lequel je risquais de m’enfermer, alors je vais faire simple, comme toujours. J’abandonne mon short.
Mon vieux jean m’a pour ainsi dire sauté au cou quand je l’ai tiré de la penderie où il comptait les vis (Ah ! Ah ! Ah !) en m’attendant. La retraite ne m’a pas encore déformé la ceinture abdominale, j’arrive à caser mes affaires intimes dans mon 504 Straight, tout va bien. Après le passage obligé par la machine à laver, mon pantalon à manches courtes va disparaître pour un long moment au fond d’une armoire, l’hibernation des shorts en octobre annoncent souvent des hivers froids, tenez-le vous pour dit !