Vous voici devant l'odyséee partielle d'une banane au Sri Lanka... Un chemin parcourru semé d'embuches que vous n'imaginiez pas et qui fait que désormais, vous ne mangerez plus une banane sans une pensée pour toutes ses petites mains qui, par collis postal, vous ont envoyé ces bananes.
Moi même qui ai vécu quelques années sous des tropiques producteurs de bananes, j'ai appris au Sri Lanka ceci :
Après la production et la récolte des régimes, la plante ne meurt pas; un ou plusieurs rejets latéraux prennent alors le relais en un nouveau cycle. La pérennité du bananier est ainsi assurée par ce mode de reproduction végétative.
Cette espèce de chose informe que nous voyons ici en photo deviendra un bananier...
Le bananier est une plante annuelle qui mesure de 6 à 8 mètres de haut, dont chaque régime pèse environ 25 kg et qui peut compter jusqu'à 250 fruits, tous dressés pointe en l'air. La banane, ne mûrissant pas sur pied, doit donc passer par une mûrisserie durant une période de 4 à 10 jours pour devenir le fruit ferme, coloré et savoureux que nous connaissons.
(extrait de http://slenderline.com/infos/le-saviez-vous/banane.php et divers autres sites)
Origine de la banane: du sud-est asiatique, une vaste région s'étendant du Nord-est de l'Inde à l'extrême nord de l'Australie
En Inde et au Sri Lanka, la banane était considérée comme le fruit du paradis et les Hindous prétendent qu'Ève a offert une banane à Adam. Au Sri Lanka on ajoute que les feuilles de bananiers leur servirent à se vêtir lorsqu'ils furent chassés du paradis terrestre;
En langage scientifique, ce que vous voyez ici donne cela :
le bourgeon (popotte) pend verticalement. Celui-ci est composé de spathes violacées (bractées) et à l'aisselle de chacune de ces spathes se trouve un groupe de fleurs placées en deux rangées serrées. Le bourgeon continuant sa croissance, les spathes se soulèvent et généralement tombent, laissant apparaître les fleurs, dirigées obliquement vers le bas. Les premiers groupes sont les fleurs femelles, les organes femelles (ovaire, style et stigmate) étant proportionnellement mieux développées que les organes mâles (étamines). Après avoir produit un certain nombre de fleurs femelles, et presque sans transition, la tige florale ne porte plus que des fleurs à ovaire réduit, appelées fleurs mâles et dégénérant rapidement.
Le fruit : Alors que continue la croissance du bourgeon, les styles et stygmates des fleurs femelles se dessèchent tandis que l'ovaire se développe et devient fruit ou "doigt" tout en se redressant vers le haut pour chercher la lumière.
Ces fameux doigts qui vont donner des bananes on les voit sur chacune de ces photos, en vert au dessus, en jaune ci contre...
Le régime prend alors une allure définitive, composé d'un certain nombre de mains ou "pattes", nom donné à chaque groupe de fruits issu des fleurs femelles.
La récolte ou fanaison s'effectue en coupant, à l'aide d'une machette, le régime complet de bananes avant leur pleine maturité.
Ensuite, les régimes et mains de bananes sont mis dans des bacs d'eau...
Et chaque main et netttoyée, savonnée, "désinsectivée"... manuellement, pas d'autre petites mains dont le métier est, à longueur de journée, de nettoyer des bananes quasiment une par une...
Un tri est effectué en fonction de la taille et de l'apparence de la main de banane.... La voilà partie sur un plateau roulant...
La main de banane passe alors devant une jeune femme qui d'un pinceau, applique un genre de "vernis colle" pour que là où la main de banane a été coupée, cela ne suite pas pendant le long voyage aérien (etc)... qui attend notre banane avant de se retrouver dans votre rayon fruits et légumes.
Enfin, d'autre jeunes femmes, toutes menues, mettent en cartons plusieurs centaines que kilos de mains de bananes à longueurs de journée...
On a l'impression, en les regardant faire, qu'elles ont l'oeil si aiguisé qu'elle devine quelle main de bananes complètera paraitement leur cartons, avant de pouvoir fermer leur emballage plastique...
Et les hommes dans tout cela ??? Que font ils ???
Ils sont derriere et, également à longueur de journée, déplient et mettent en forme les cartons que leurs collègues remplissent ensuite de bananes... qui, pour la plupart, n'arriveront pas chez nous mais plutôt au Moyen Orient.
Et soudain, dans la ferme d'exploitation que nous visitons, nous croisons ces deux chiots, qui ne sont pas pouilleux et qui ressemblent étrangement à des chiens de races très courrus par chez nous...