La Relativité est un concept qui tient compte du fait que deux observateurs n'ont pas la même vision des objets. C'est ainsi qu'en physique selon la vitesse relative des observateurs O1 et O2, les distances, les vitesses, et même le temps, ne sont pas du tout semblables, et il faut réaliser une transformation complexe (la transformation de Lorentz) pour passer d'un référentiel à un autre, et "voir" ce qu'est censé voir O2 connaissant ce que "voit" O1.
C'est la même chose en économie, et pour vous en convaincre, vous ne devez pas accepter ce que je dis ici, vous devez le vérifier par vous mêmes, en demandant autour de vous comment tel ou tel individu perçoit non pas comme en physique les distances, les vitesses et le temps, mais les ressources, la production, et les valeurs économiques.
Un individu O1 observera l'économie et déclarera de son côté "la ressource silicium est fondamentale, ainsi que la production des appareils électroniques, et les valeurs électroniques et numériques, tandis que les valeurs autres sont moins importantes voire quasi nulles". Un individu O2 observant la même économie déclarera de son côté "la ressource graphique est fondamentale, ainsi que sa production, et la présentation graphique des valeurs, tandis que les autres valeurs sont secondaires voire quasi nulles". Un individu O3 déclarera de son côté "c'est l'information, ainsi que sa production, et tout ce qui a trait à la recherche et l'éducation, qui sont les valeurs fondamentales, les autres valeurs étant secondaires" etc...(complétez selon votre propre référentiel de valeurs)...
Mais il reste entre des référentiels certains invariants. Ainsi en physique, la vitesse de la lumière est un invariant. Elle ne change pas qu'on la mesure dans un référentiel ou un autre quel que soit leur vitesse relative. Et c'est justement parce qu'il y a des invariants, que l'on peut mettre au point une approche théorique qui tienne compte à la fois des ces invariants, et des variants comme pouvant être transformés d'un référentiel à un autre.
Quels invariants y-a-t-il donc en économie ? Il y en a deux fondamentaux. Ce sont 1) L' individu, car sans individu point de référentiel, et 2) la monnaie en tant qu'accord sur un instrument d'échange commun au sein de l'économie. Ainsi la mesure d'une quantité de monnaie ne change pas par changement de référentiel, 100 € sont toujours 100 € d'un référentiel à l'autre, mais la mesure de valeur changera d'un individu à l'autre concernant toute autre valeur, selon l'estimation qu'il fait de l'importance de cette valeur, selon son besoin, ou son désir, ou l'estimation qu'il fait du besoin ou du désir lié à cette valeur. C'est pourquoi peu de personnes sont d'accord sur "ce que chacun souhaite produire" et sur "ce que chacun souhaite obtenir" et sur "ce que chacun est prêt à investir".
Or et c'est le point que dénonce la Relativité, l'économie est étudiée depuis son commencement comme ayant des "outils de production" et des "valeurs" dont la mesure serait donnée par un point de vue unique : "le marché". Mais ceci est contraire au principe de Relativité. C'est une approche semblable à l'espace absolu de Newton. La Relativité c'est que chaque individu mesure différemment production et valeur, et il n'existe de consensus éventuel qu'entre certains individus. Que si par ailleurs ces individus ayant un point de vue consensuel sur certaines valeurs ont le pouvoir exclusif sur la création monétaire, ils auto-alimentent leurs valeurs propres au détriment de tous les autres points de vue relativistes.
Il faut donc y réfléchir, et surtout une fois qu'on a compris ce point fondamental le mettre en pratique dans ses actes économiques et politiques. Sans quoi vous vous mettez dans une approche qui n'est pas conforme au principe de Relativité. Et si vous avez vérifié autour de vous que les idées sur la production et les valeurs varient selon les uns et les autres, alors vous n'êtes pas en conformité avec la réalité. La conséquence en est que vous créez une distorsion où vous favorisez certains points de vue au détriment des autres sans aucune raison légitime.
Une fois qu'on a donc compris que l'individu et la monnaie sont les seuls invariants de la mesure de valeur économique, on peut comprendre que la monnaie ne saurait donc être émise par des individus privilégiés sans contredire le principe de Relativité, et donc la liberté économique de chaque individu. Une base de crédit mutuel, seule création monétaire symétrique dans l'espace s'impose, comme le font beaucoup de SEL.
Mais par ailleurs, les individus quoique invariant des référentiels relativistes, ne sont pas éternels et ont une durée de vie d'espérance "ev" finie, et sont tous remplacés au bout du temps "ev" par un ensemble d'individus totalement nouveaux, ayant à leur tour des rapports aux productions et aux valeurs très différents. Ce dernier point implique que le crédit mutuel spatial doit aussi avoir une dimension temporelle symétrique.
La conclusion est que la monnaie, invariante par changement de référentiel pour respecter le principe de relativité, se doit d'être munie d'une vitesse de progression relative (vis à vis de sa propre masse totale) constante, et donc d'un Dividende Universel basé sur chaque individu présent et futur de l'économie (voir le calcul dans son détail).
L'absence de la dimension symétrique dans le temps implique la création d'une crise d'étranglement tôt ou tard dans le temps, par non-intégration du flux des partants et des nouveaux entrants dans le système monétaire, n'intégrant pas ainsi les nouveaux points de vue relativistes. Comme ce phénomène n'apparaît que sur une période de l'ordre d'une espérance de vie (80 ans en Europe en 2011), il est ignoré par les hommes à courte vue qui ne prennent pas en compte la continuité temporelle précédant leur naissance, et qui suivra leur mort.
Voilà les grandes lignes qui permettent de comprendre rapidement ce qui est expliqué plus en détail dans la Théorie Relative de la Monnaie.
Enfin pour conclure, est-ce que c'est la monnaie en vigueur qui doit être basée sur Dividende Universel, ou une monnaie alternative ? La liberté ne s'imposant pas, seule une décision démocratique forte ferait se muter la monnaie commune existante en monnaie à Dividende Universel. Ce qui ne doit pas empêcher par ailleurs le libre choix de créer ou participer à une monnaie alternative comme OpenUDC qui elle admet, dès sa fondation, qu'elle ne peut se baser que sur un Dividende Universel pour ses membres.