Le breton est aujourd'hui dans une situation délicate
qui oblige pour la première fois la société
bretonne à s'interroger sur l'avenir
qu'elle souhaite donner à sa langue propre.
L'arrêt presque total de la transmission
familiale a provoqué une hémorragie de
locuteurs. On est passé de plus d'un million
de brittophones au début du XXème siècle
à 206.000 cent ans plus tard. Et les chiffres
continuent de baisser. Cependant une prise de conscience
de la société est aujourd'hui en
cours notamment grâce aux actions du mouvement
culturel associatif. Le réseau d'école
bilingue se développe et les collectivités
locales commencent à mettre en place des politiques
linguistiques volontaristes afin d'inverser la
tendance.C'est à vous, que vous parliez breton ou non, de prendre conscience que sans vous, cette langue meurt. Vous pouvez donc l'aider à se relever en inscrivant vos enfants dans des écoles bilingues (Dihun, Div Yezh) ou immersives (Diwan), de mettre vos enfants dans des crèches immersives (Vannes par exemple)... Peu importe la structure publique, privée ou associative que vous choisirez, l'essentiel étant de soutenir ces classes bilingues sur votre territoire, tout en offrant une chance unique à votre enfant !!!Vous me direz... quelle utilité ? Au-delà de la sauvegarde d'un patrimoine, il s'agit de donner à votre enfant la chance d'être meilleur. Voici ci-dessous des informations, issues du site de Div Yezh qui vous aideront à faire votre choix, en prenant conscience qu'il ne s'agit pas de communautarisme, mais bien au contraire d'une ouverture globale, loin d'un communautarisme jacobin. Gilbert Dalgalian, Directeur pédagogique de l'Alliance Française, dit : « C'est entre 3-4 ans que la capacité d'apprentissage
des langues est maximum. C'est là que les capacités de mimétisme, sur
quoi est fondé l'essentiel de l'apprentissage d'une langue, sont
maximum. Après 13 ans, l'appareil phonatoire et articulatoire se fige,
ce qui explique que les adultes ont tant de mal à apprendre les langues
étrangères ». Claude Hagège - Linguiste :
« Entre zéro et 7 ans, c'est l'âge du langage : il se construit, selon
l'environnement linguistique, à la faveur d'un, deux ou trois codes.
D'où une base de données linguistiques, chez le bilingue et le
plurilingue précoces, plus riche, plus vaste et plus flexible, avec une
attention accrue, même si elle est inconsciente et involontaire, aux
différences formelles entre langues et au sein de chaque langue ».Quels avantages l'enfant retirera-t-il de la connaissance d'une deuxième langue ?
Linguistique :
« Les langues, ça ne fonctionne pas
comme les vases communicants. Les langues ne sont jamais en concurrence.
Plus on apprend et plus cela facilite l'apprentissage de nouvelles
langues. Il y a un effet cumulatif. L'apprentissage d'une langue ne nuit
pas à l'apprentissage d'une autre langue, c'est tout le contraire. »
Gilbert Dalgalian - Directeur pédagogique de l'Alliance française
.
Intellectuel :
« Quand tout se passe bien, le
bilinguisme est incontestablement un plus pour le développement
intellectuel. Un enfant qui reçoit une éducation bilingue a, en général,
de meilleurs résultats scolaires pour des raisons de facultés
intellectuelles très développées et, justement, celles qui sont
demandées en général à l'école ».
Elisabeth Bauthier-Castain - Psycholinguiste.
Vous me direz... pourquoi ne pas les mettre en anglais directement ?CONNAITRE LA LANGUE BRETONNE
Identité :
La langue bretonne constitue un élément majeur de la
culture en Bretagne (radio, télévision, presse, édition, littérature,
histoire, musique, noms de lieux, de famille...). C'est une belle
motivation que de contribuer à pérenniser le mode de vie d'une
civilisation à l'identité si marquée.
Aujourd'hui, l'apprentissage du breton à l'école permet à l'enfant de
parler, d'écrire et de vivre sa langue afin de bien comprendre la
pluralité et l'originalité de la culture bretonne, et ainsi de mieux en
tirer profit.
Affectivité :
La double approche linguistique permet à l'enfant
d'avoir une ouverture d'esprit plus large vers d'autres cultures et
d'autres modes de pensée, de rendre l'enfant plus apte à comprendre et à
respecter la différence, développant ainsi ses capacités de tolérance.
« L'avenir, c'est le plurilinguisme et
dans ce plurilinguisme, les langues régionales ont un rôle capital à
jouer. L'avantage qu'elles ont sur les autres, c'est qu'elles permettent
une enracinement socio-affectif et socioculturel indispensable. »
Evelyne Charmeux - Professeur à l'Ecole Normale de Toulouse - Chercheur à l'institut de la recherche pédagogique
Et l'anglais ?
L'anglais dans les classes bilingues breton-français est
enseigné en école primaire dans les mêmes conditions que les classes
traditionnelles.
D'après les psycholinguistes, le bilinguisme régional offre l'avantage
de s'appuyer sur l'environnement et le vécu de l'enfant contrairement
aux langues étrangères nationales. en Bretagne, la langue est ancrée
dans l'environnement social et culturel de l'enfant.
« Toutes les langues sont utiles
indépendamment de leur utilité sur le plan du maintien de la culture et
de l'environnement. Elles sont utiles sur le simple plan de la formation
intellectuelle et donc de la réussite socioprofessionnelle.
L'enracinement bilingue d'un enfant breton dans les deux langues
breton-français, c'est la base qui lui permettra de toute façon de
développer son quotient intellectuel dans tous les domaines,
particulièrement pour l'apprentissage de l'anglais le moment venu. Donc,
il n'y a aucune nécessité de donner une priorité artificielle à une
langue qui n'est pas celle du terrain et de l'environnement. Le choix
utilitaire que pourraient faire les familles en préférant le bilinguisme
français-anglais au bilinguisme français-breton tourne en réalité le
dos à l'utilité. »
Gilbert Dalgalian - Directeur pédagogique de l'Alliance française.