Ian Minot est un jeune écrivain newyorkais cynique. Incapable de publier quoi que ce soit, il n’en revient pas de voir des écrivains merdiques vendre des millions de copies alors que lui tente encore de joindre les deux bouts derrière le comptoir d’un café. Désabusé, il fait la connaissance de Jed, un mystérieux habitué du café qui lui fait une proposition singulière : prêter son nom à une fausse autobiographie, inventée de toute pièce par Jed, dans un but de démontrer aux éditeurs et aux médias qu’il est possible de devenir célèbre sur la base d’un tissu de mensonges. Ian accepte mais ça ne se passera pas tout à fait comme il l’imagine…
L’auteur de The Thieves of Manhattan, Adam Langer, semble être aussi un écrivain cynique. En tout cas il est difficile de le distancier des propos de son personnage principal qui critique le monde de l’édition de façon assez grinçante. Pourtant, il ne s’agit pas de son premier roman. Peut-être est-ce davantage un clin d’oeil qu’un véritable règlement de comptes.
J’ai aussi senti que Langer s’est amusé comme un p’tit fou à faire évoluer ses personnages dans cette captivante métafiction. Chacun d’eux est attachant à sa façon et j’ai pris plaisir à suivre leurs aventures. Quant à l’intrigue, elle est de celle où l’on se dit à un moment de la lecture : « crime que j’aurais aimé avoir cette idée »…
J’ai lu dans certaines critiques que les références au monde réel de l’édition sont nombreuses dans The Thieves of Manhattan. Même s’il n’est pas nécessaire de connaître le milieu pour apprécier le roman (c’est mon cas), j’imagine que les écrivains et éditeurs parmi vous saurez reconnaître ces références et y prendrez votre pied. Chanceux, allez.
Voilà donc un livre à classer dans la catégorie Roman sympathique. Ce n’est pas un chef-d’oeuvre de littérature mais il vous fera passer des heures divertissantes. Un peu comme Les imperfectionnistes de Tom Rachman ou n’importe quel livre de Nick Hornby.