Les éléphants socialistes ont réussi à apparaître modernes, offensifs et volontaires.
Par Aurélien Véron
Les primaires du PS ont établi qu’à défaut d’avoir des idées et un projet, les socialistes conservaient un solide sens de la manœuvre et de la communication. Des multiples courants mutuellement incompatibles, ils ont su en faire un atout. Le coup de génie du PS, ce sont ces primaires. Les porte-parole des différents courants ont pu s’exprimer devant des millions de Français. Malgré la vacuité de leurs débats, le PS a su exciter les spectateurs-électeurs et créer un véritable suspense jusqu’au soir du second tour. Les éléphants socialistes ont réussi à apparaître modernes, offensifs et volontaires. Le CSA a beau taper aujourd’hui sur les médias qui ont autant servi la soupe au PS, cette surmédicalisation a répondu à une attente populaire, quasi commerciale.
La droite a dû se contenter de rester sur la défensive, usant de vieilles ficelles éculées. Critique systématique à l’ancienne, attaques personnelles drôles mais sans impact réel. La droite présidentielle a confirmé qu’elle n’avait pas plus de projet dans sa besace que la gauche. Le PS a aguiché le grand public en jouant de sa virginité factice (Hollande est membre du PS depuis 1979), face à une droite présidentielle terrassée, proche du dépôt de bilan. Après avoir gagné les municipales, les cantonales, les sénatoriales et les européennes, il ne reste que deux échéances aux socialistes pour remporter le grand chelem : la présidentielle et les législatives. Au terme de ce coup remarquable, l’adversaire ressemble à un boxeur KO debout qui balance quelques coups à l’aveugle pour montrer à tous qu’il est encore en mouvement La disparition de la droite présidentielle de l’échiquier politique est prévue pour l’été 2012.
Si la gauche n’a pas plus d’idées que la droite, aussi divisée entre ses souverainistes (Montebourg), ses sociaux démocrates et ses sociaux libéraux (Valls), elle a montré qu’elle avait des réflexes capitalistes solides. Son succès médiatique lui a fait collecter un million d’adresses emails, et empocher un gain net supérieur au million d’euros. De ce point de vue, le PS n’a plus rien à apprendre de l’UMP. Avec François Hollande au pouvoir, nous ne risquons pas de voir débarquer les chars soviétiques sur les Champs-Élysées comme en 1981. Quoi, le mur de Berlin est tombé ?
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