Real Estate
Days
Domino
États-Unis
Note: 7,5/10
par Rachel del Fante
Étendue sur le sable brûlant d’une plage californienne, la chaleur vous porte. Une lueur de soleil brise par moment votre paresse pour vous rappeler que c’est le milieu de la journée. En perspective, une partie de frisbee ou une baignade de quelques heures. Days c’est l’incarnation même de cet état de légèreté. Il va d’ailleurs dans la continuité du premier album de Real Estate. On y retrouve le même son surf et rétro, une production plutôt lo-fi, des mélodies simples et à la fois accrocheuses, le tout dans un enrobage plus léché, plus homogène, mais moins éclatant.
Leur premier effort avait fait un tapage sur la blogosphère, se méritant le titre de meilleure nouvelle musique sur Pitchfork en 2009. Le groupe débarquait alors avec un son rafraichissant et rétro bien à eu. Entre les Beach boys et une bande de rockeurs faisant de l’indie et du folk, leur musique était subtile, à la fois parsemé de petits moments qu’on s’acharnait à vouloir réécouter. Les thèmes de chaque chanson étaient en accord avec la mélodie. Je pense entre autres à Beach Comber, Fake Blue et Snow days.
Pour sa part, ce nouvel effort semble plus recherché. Le son de Days est plus léché. Une production volontairement un peu grésillante a été délaissée au profit d’un son plus poli, de liaisons plus fluides et d’arrangements bien dosés.
L’album ouvre sur Easy. Martin Courtney, chanteur et guitariste du groupe, y fredonne «If it takes all summer long/Just to write one simple song/There’s too much to focus on/Clearly there is something wrong», des paroles qui incarnent la ligne directrice de l’album.
Il y a une facilité dans la composition des morceaux. Municipality, c’est l’enchaînement de quelques accords simples et accrocheurs. Une belle mélodie de voix débouche sur des accords de piano charmants à plusieurs reprises. La chanson est d’ailleurs bien construite, mais son potentiel semble trop peu exploité. Le même ennui se retrouve sur d’autres pièces de l’album comme Wonder Years, Three Blocks et Younger than Yesterday, qui ne laissent aucun goût particulier. Kinder Blumen coule tranquillement pour devenir plus agité, mais sans jamais sortir de la zone de facilité. Out of Tune, pour sa part, progresse tranquillement vers des chemins presque confus.
Le disque renferme tout de même quelques perles rares comme It’s Real, dont le côté entraînant donne envie de hocher la tête. L’ambiance brumeuse reproduite par Green Aisle a quelque chose de ravissant qui rappelle étrangement Deerhunter. All the same, d’une durée d’un peu plus de 7 minutes, tient les oreilles jusqu’à la fin.