«Ils sont tannants. Il va falloir être bons!», a lancé à la blague Louis-Jean Cormier lors d'un échange par Skype.
Mercredi soir, Karkwa était en spectacle à Lille. Jeudi soir, c'est à Évreux et lundi prochain, à Londres. Le groupe va rentrer à Montréal pour le gala de l'ADISQ avant de repartir en France pour le festival Les Inrocks Black XS, auquel participent aussi Jimmy Hunt et Braids. Ensuite, Karkwa se produira dans des territoires jamais explorés, le Danemark et l'Allemagne, avant d'enfiler quelques spectacles aux États-Unis... Ouf!
«Ça va vite et ça va bien», dit Louis-Jean Cormier.
Karkwa a donné plus de 100 spectacles depuis la sortie québécoise des Chemins de verre, au printemps 2010. Le groupe a remporté le prix Polaris l'automne suivant pour le meilleur album canadien de l'année. Il a aussi vécu de grands moments, comme assurer la première partie d'Arcade Fire en Europe et sur la Place des Festivals, à Montréal, il y a un mois.
«La tournée qui nous a le plus épatés, c'est celle dans le Canada anglais. Au Yukon et à Saskatoon, les salles étaient pleines et les gens tapaient des mains», souligne Louis-Jean Cormier.
Gestion de compromis
La rafle du prix Polaris aura ouvert de grandes portes pour Karkwa, que ce soit vers un public de mélomanes ou des gens de l'industrie. Mais pourquoi l'album a-t-il mis plus d'un an et demi avant de sortir en France?
«On cherchait la meilleure gang avec qui travailler, explique Cormier. On s'est pris la tête avec plusieurs labels français, mais finalement, on a décidé de faire les choses à notre manière.»
Karkwa travaille avec l'agence de promotion IVOX, fondée par une «amie», Lara Orsal. «C'était plus adéquat par rapport à nos façons de faire. Les majors sont complètement décalés de la réalité.»
Karkwa n'était pas prêt à tomber dans la «grosse variété pop» ou à modifier ses chansons pour les formater pour la radio. «On est prêt à jouer le jeu jusqu'à un certain point, mais pas à se travestir. Tu ne demandes pas au peintre Marc Séguin de mettre moins d'orange et plus de vert», illustre Louis-Jean Cormier.
Une participation à l'émission Taratata est néanmoins en train de se confirmer. À suivre...
Après un chant du cygne au Métropolis le 17 décembre, Louis-Jean Cormier, Stéphane Bergeron, Martin Lamontagne, François Lafontaine et Julien Sagot - dont plusieurs sont des pères de famille - prendront une pause. «C'est une pause obligatoire, dit Louis-Jean Cormier. Au moins janvier, février et peut-être mars...Ensuite, il est question qu'on retourne en Europe.»
Publié le 20 octobre 2011 par Emilie Côté, La Presse
Photo Bernard Brault, La Presse