C’est en septembre 2002 que Swordfish Studios voit le jour. Un studio basé à Birmingham au Royaume-Uni qui développa aussi bien sur Playstation 2, Xbox première du nom, iPhone ou encore sur les consoles next-gen. Swordfish est à l’origine en vrac de World Championship Rugby, 50 Cent : Blood on the Sand ou encore de World in Conflit : Soviet Assault. Autant dire qu’il passe du coq à l’âne, 50 Cent et le jeu de rubgy montrant bien que le studio est aussi bien capable de développer un jeu de sport que d’action avec en tête d’affiche le rappeur 50 Cent. En 2005, Vivendi Games rachète le studio, il devient alors la propriété de Sierra Entertainment. L’argent vient rapidement à manquer, le studio se voit contraint de fermer en 2008. Codemasters vient alors au secours de la boite en rachetant Swordfish à Activion Vivendi. L’éditeur le renomme très sobrement Codemasters Birmingham. En 2009 le développeur sort Operation Flashpoint : Dragon Rising, un FPS tactique sur PC, Playstation 3 et Xbox 360. Un an plus tard, Birmingham réveille la licence F1 en sortant F1 2010. Codemasters propose alors la meilleure simulation de F1 depuis bien longtemps. En 2011 le studio sort la suite de Operation Flashpoint nommée Red River ainsi que l’épisode annuel de Formule 1 : F1 2011. Voyons ensemble ce qu’a sous le capot cette dernière monture.
Le postulat de base de F1 2011 est pratiquement le même que celui de l’édition précédente : vous contrôlez un petit nouveau fraîchement débarqué dans la F1 en quête de gloire et de célébrité. Pour passer outre des menus barbants, le développeur a eu la bonne idée de mettre en scène vos choix initiaux via une interview : un cameraman braque la caméra sur vous, le présentateur vous pose des questions simples afin de cerner votre type de jeu. Ainsi, indirectement, F1 2011 trace la difficulté du titre. Vous devrez également donner un nom à votre pilote. Tout est mis en oeuvre pour que l’immersion soit complète. Une fois le profil du joueur tracé, votre agent vous accueille dans votre caravane. C’est ici que vous préparerez les courses. Un PC est à disposition, celui-ci permet surtout de lire les e-mails que votre agent vous transmet. Vous aurez ainsi l’occasion de découvrir un topo complet sur le temps qu’il va faire le jour des épreuves, pratique pour préparer comme il se doit la voiture. Dans cette caravane, vous avez également la possibilité de changer de casque et bien évidemment de consulter le calendrier pour commencer votre carrière. Cette nouvelle édition propose tout le contenu de son petit frère, nous retrouvons donc au total 19 Grand Prix. Les 24 pilotes F1 officiels sont présents, sauf deux qui ont été changés au dernier moment. Les fans du sport mécanique ne seront pas surpris de voir l’écurie Red Bull, McLaren ou encore Ferrari au sein du peloton de tête, la logique est plutôt respectée, même si parfois des équipes un peu moins mythiques viennent rompre la réalité. Ce n’est pas plus mal comme ça, F1 reste un jeu vidéo, un peu de fantaisie ne fait pas de mal. Si il y a un élément qui brise un peu l’immersion, c’est bien le fait que notre personnage ne parle à aucun moment et qu’il se contente de répondre après les courses à des questions insipides. Heureusement, vous pouvez passer les interviews d’après-courses. D’ailleurs l’intérêt de ces interviews est plutôt limité puisque nous ne savons pas vraiment ce qu’elles apportent dans notre évolution. En parlant d’évolution, votre personnage aura l’occasion lors de la saison de changer d’écurie. Dommage qu’il soit impossible de postuler soi-même dans une autre écurie, l’unique moyen de passer d’une équipe à une autre est d’attendre les propositions.
Disponible depuis l’édition 2009 sur Wii, le KERS fait son apparition dans ce volet. Pour ceux qui ne sauraient pas ce qui se cache derrière ce drôle de nom, sachez que le KERS (Kinetic Energy Recovery System) ou SREC en français permet de gagner rapidement quelques précieux chevaux. Pour faire bref, lorsque votre voiture freine, elle accumule de l’énergie et cette énergie est utilisée. Attention cependant puisqu’en plus de ne durer que quelques secondes, ce véritable nitro de Formule 1 peut vous faire perdre le contrôle de votre voiture. Il faut l’utiliser surtout dans les lignes droites lorsque votre carrosse manque d’un peu de puissance pour doubler un concurrent. Une simple pression d’une touche permet de l’activer, une fois vidée, la barre se recharge automatiquement à chaque tour. Autre nouveauté, l’apparition du DRS. Grâce à une autre touche, vous pourrez régler votre aileron arrière, vous permettant ainsi de gagner quelques chevaux facilement. Tout comme le KERS, ce n’est pas à utiliser à la légère puisqu’il est facile de perdre le contrôle de son véhicule. Ces deux nouveautés peuvent parfois faire toute la différence, une utilisation judicieuse de ces mécanismes peut vous faire gagner de précieuses places, voir même gagner une course. Les fans de l’ancien volet apprécieront l’apport de ces technologies qui obligent le joueur à jouer de façon plus tactique encore qu’auparavant. Deux nouveaux boutons sont désormais à prendre en compte.
Question gameplay, c’est ici que réside la réelle différence entre l’épisode 2010 et 2011, même si des changements ont été opérés du côté de la maniabilité, un peu plus sensible.
Bien sûr, ce ne sont pas les uniques nouveautés apportées par cette cuvée : l’autre, très appréciable d’ailleurs puisque véritable point faible de son petit frère, l’apparition d’un mode split-screen. Il est enfin possible de conduire contre un autre joueur sur le même écran. L’unique limite de ce mode réside dans le fait qu’il est impossible de jouer en ligne contre d’autres joueurs à deux. D’ailleurs si dans l’épisode précédent douze joueurs pouvaient s’affronter en ligne, c’est désormais seize coureurs qui pourront tenter de prendre la première place. Pour revenir sur le mode deux joueurs, deux choix s’offrent aux joueurs : celui de coopérer au sein de la même équipe ou bien de s’affronter. Le mode coopération est vraiment rafraîchissant, les coureurs pouvant autant être en compétition au sein de la même écurie, que partenaire. Précision importante, pour accéder au mode en ligne il faut rentrer un code VIP unique. Si vous l’achetez en occasion, il faudra donc sortir votre carte bleue pour accéder à la totalité du titre.
La question retombe chaque année : est-ce que cette édition est graphiquement plus travaillée ? Sur le coup, difficile de trouver une réelle différence entre F1 2010 et 2011. Les voitures sont toujours aussi réalistes et les circuits de bonne facture – quoi qu’un peu sommaires parfois. Si tout ce qui touche à la course est véritablement travaillé, tout le reste reste à revoir : le présentateur fait un peu peur à voir, les mécanos sont plutôt simplistes et le tout donne l’impression d’être un peu bâclé. Dommage que cela soit autant le jour et la nuit entre la course et l’univers qui l’entoure. Après, ce n’est pas non plus catastrophique, d’autant plus que le titre prend au moins le parti de proposer quelque chose de différent, on aimerait juste que le développeur peaufine un peu son idée dans l’édition 2012.
A noter que la version Playstation 3 souffre de ralentissements désagréables lorsqu’il pleut ou que la course bat son plein.
Enfin du côté de la bande son, F1 2011 nous gâte avec des bruitages réalistes, un doublage de qualité (un peu rigide peut être) et des musiques agréables.
Conclusion : 9/10
Difficile de résister à ce F1 2011 qui corrige les défauts de son prédécesseur tout en rajoutant son grain de sel. Certes, les chargements un peu longs et les pénalités parfois un peu mises au petit bonheur la chance peuvent frustrer, mais ces détails sont bien vite oubliés tant le titre excelle sur tous les plans. Immersif, long et bien réalisé, le titre s’aura autant plaire aux fans de la discipline qu’aux néophytes tant le gameplay s’adapte au style du joueur. Jouable aussi bien en ligne jusqu’à seize qu’à deux sur le même écran, la dernière production de Codemasters Birmingham se positionne sans conteste comme la référence des jeux de F1. Un hit.