Je voudrais signaler cette anthologie que tout amoureux de la Méditerranée devrait avoir sur sa table de chevet : une somme de plus de 900 pages qui regroupe “LES POETES DE LA MEDITERRANEE” publiée en septembre 2010 par les éditions GALLIMARD dans la collection Poésie-Culturesfrance.
En feuilletant cet ouvrage où Eglal ERRARA, sociologue égyptienne, éditrice, auteure de livres pour la jeunesse et poète, a compilé quelques unes des oeuvres de poètes de tout le pourtour méditerranéen, le lecteur est invité à un long voyage dans vingt-quatre pays décliné en dix-sept langues et en cinq alphabets.
Toute la diversité de la Mare Nostra se retrouve dans cette anthologie : les textes originaux sont transcrits dans la langue et l’aphabet d’origine avec une traduction en français.
Eglal Errara nous prévient dans sa présentation que cette diversité n’implique pas forcément une fusion, fut-elle de façade : “Pas l’ombre d’un quelconque œcuménisme littéraire, pas de vœu pieux de réconciliation, ni de tiède consensus”.
Le voyage proposé par cette anthologie suit pourtant une certaine logique “géographique”. Partant de la Grèce, un cabotage poétique nous mène vers des pays “dont tous possèdent une façade, aussi étroite soit-elle, sur la Mare nostrum”. Sans les citer tous, le lecteur peut s’arrêter en Turquie, ou en Egypte après une étape en Israël et en Palestine, puis aller flâner en Tunise ou au Maroc, avant de respirer l’air de l’Espagne ou de l’Italie, pour se perdre dans les dédales des Balkans inconnus, entre Bosnie et Macédoine.
Tous ces pays ont une histoire commune et parfois sanglante, mais la poésie la dépasse! Dans la préface de cette anthologie, Yves Bonnefoy, poète et traducteur français, n’affirme-t-il pas que ” Toute la Méditerranée se rassemblerait autour de l’idée grecque de l’évidence, un mot de même étymologie que LUMIERE”.
Un seul regret peut être éprouvé à l’encontre du choix des poètes : le choix s’est porté sur “quatre générations de poètes vivants”. C’est le lot de toute anthologie car elle exclut l’exaustivité.
Un conseil donc : posez cet ouvrage à portée de main et ouvrez-le de temps à autre, quand vous prend l’envie “de voyages ou d’exils”.