Le premier festival de création numérique au Mali
Porté par le Collectif YETA, Pixelini « Petit Pixel » en Bambara, s'inscrit dans le réseau des festivals Pixelache et du projet de coopération Rose des vents Numérique. À travers des résidences d'artistes, des ateliers et des débats, l'événement propose d'analyser la place de la création numérique et de la culture du libre en Afrique.
LE FESTIVAL PIXELINI
La première soirée est l'occasion de découvrir les nouveaux locaux du collectif YETA : un lieu proposant des espaces de travail pour les artistes. Le mini-bar électronique mobile distribue jus de gingembre, de bissap, sons et images sur la thématique de la fête et de la danse. « Rien que du Live », la performance interactive pluridisciplinaire de Kassim Sanogo « Royal Kass » (Mali) prend place dans la piscine du grand jardin : le festival est lancé !
Le lendemain, dédié à la culture du Faite-le-vous même, s'ouvre sur la visite du marché de Medine à Bamako, où les forgerons travaillent les pièces de vieilles voitures ou d'autres produits récupéré en métal (fer, aluminium), pour les transformer en outils d'agriculture ou de bricolage, en vaisselle, en ustensiles de cuisine... Mamadou Traore, secrétaire de la coopérative des forgerons, nous guide dans cette visite. Le débat de l'après midi « Do it yourself (DIY) -‐ Fablab ? quels enjeux en Afrique ? » réunis de nombreux intervenants issus de contextes différents : étudiants, informaticiens, électroniciens, passionnés de multimédias, artistes, artisans locaux. Un espace d'expression s'ouvre : enjeux du libre, potentiel des Fablabs et autres médialabs, pratiques liées à la récupération, circulation et cycles de vie des produits usinés, perspectives du DIY en terme de bien commun, de créativité, mais aussi discussions sur les nouveaux systèmes économiques en lien avec les évolutions technologiques. À ce titre, quelques références sont évoquées : le principe Apollo 13, le système Crésus, l'économie sociale et solidaire, l'économie de la contribution, l'économie créative.
La deuxième rencontre professionnelle sur la thème de la médiation aux publics s'organise comme un défrichage : les intervenants abordent le sujet par étapes, en prenant le temps de bien définir les termes du débat. Une carte heuristique modélisant les échanges est visible en bas de page.
Le dernier jour fait un focus sur le travail des artistes en résidence, venant du Cameroun, d'Haiti et d'Afrique du sud.
Marthe Bolda, créé une installation d'art visuel basée sur la relation que les publics entretiennent à la vidéo. Partie du constat que les commerçants du marché à Bamako possèdent généralement une petite TV quelque part sur leur salle ou dans leur cabine, elle leur a montré certains de ses propres travaux tout en enregistrant leurs réactions, sous forme de textes et de films pris pendant qu'ils observent son travail.
Dans la soirée, le chorégraphe Jean Aurel et les danseurs de Donko Seko nous présentent la création multimédia « Déjà vu ».
Trinity session (Stephen Hobbs and Marcus Neustetter) propose une installation au bord du fleuve Niger. Une étape de travail réunissant deux vidéos de leurs rencontres entre Djenne et Bamako.
Une dernière performance est proposée par les danseurs de Copier-Coller (Mali), une expérience improvisée mettant en jeu la détection des mouvements avec la Wii. La soirée continue avec du « ka de Pixeldonke FO Segue »(danse avec le Pixel jusqu'à fatiguer)...
ROSE DES VENTS NUMÉRIQUE... LA SUITE
Le projet Rose des vents numériques arrivant à terme en décembre 2011, l'événement Pixelini est aussi l'occasion pour les partenaires de se rassembler afin de faire avancer deux projets de documentation.
Une plateforme de ressources en ligne...
www.rosedesventsnumeriques.info
Dédié aux pratiques numériques artistiques et citoyennes en lien avec le territoire Afrique-Caraibes, le projet est encore en cours de construction. Il rassemble néanmoins déjà plus de 70 articles. Les partenaires de Rose des Vents Numériques y inscrivent les ressources générées pendant les deux ans du projet de coopération.
Le site est ouvert à contributions : tous les contenus mettant en relation les arts, les technologies et la société peuvent y être intégrés, à condition qu'ils soient en lien avec le territoire Afrique – Caraibes : projets artistiques, culturels, citoyens, de médiation artistique, formations, événements (festivals, concerts, expositions…), ressources sur les financements possibles, articles sur des artistes, développeurs, formateurs, ou sur les structures actives dans le domaine, fiches pratiques sur les nouvelles technologies détournées par les artistes, etc.
Renseignements auprès de Ker Thiossane info.kerthiossane@gmail.com
Un projet d'édition
Réalisé avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et en cours de préparation, il sortira à la fin de l'année et retracera les expérimentations, formations, résidences d'artistes, rencontres du projet Rose des vents numérique depuis 2010, à travers une large sélection d'images et quelques articles critiques.