Richard Stallman à Sciences Po, c’était hier soir

Publié le 20 octobre 2011 par Psyphi

Hier soir, mercredi 19 octobre 2011, Richard Stallman alias RMS était présent dans les locaux de Sciences Po Paris. RMS, initiateur de la Free Software Foundation (FSF) est LE personnage important du mouvement du logiciel libre, je me devais donc d’assister, au moins une fois dans ma vie, à l’une de ses conférences. Même si j’avais déjà lu beaucoup d’articles et livres à son sujet, notamment sa biographie, je n’avais jamais eu l’occasion de voir le bonhomme « en vrai ». Je ne fus pas déçu.

J’arrivais à 19h30 au 27 rue Saint Guillaume à Paris et là, déjà, une queue de 80 personnes s’était formée.

Le public avait l’air assez varié. J’entends par là, qu’il n’était pas essentiellement composé de Geeks ou d’informaticiens, PC portable sous le bras avec des T-Shirts appelant à la révolution numérique .

Le passage de la porte pour arriver dans le grand amphithéâtre fut l’occasion d’acheter quelques gadgets pour soutenir la FSF et de faire le plein d’autocollants.

La conférence commença par une brève introduction du directeur technique de Sciences Po, qui rappela, au combien RMS était un personnage controversé, en citant notamment ses propos récents sur le décès de Steve Jobs.

La conférence s’est déroulée en anglais, j’y ai vu un RMS fidèle à ce que j’avais pu lire à son sujet. Très bon orateur, il parle lentement et pèse chacun de ses mots, c’est un plaisir de l’écouter. Ses phrases sont d’une précision chirurgicale, ce qui fait qu’on peut ne pas être d’accord avec le fond de sa pensé, mais qu’on ne peut pas le contredire.

Le titre de la conférence était « A free digital society », soyons honnête, si vous suivez déjà le mouvement du logiciel libre via internet (c’est mon cas) le contenu n’apportait rien de nouveau. Par contre pour les personnes qui ne sont pas des experts; ces dernières doivent regarder leurs objets numériques du quotidien (iPhone, Kindle, services en ligne …) sous un angle nouveau.

Voici quelques phrases marquantes, qui résume bien la conférence. Elles proviennent du compte twitter de Sciences Po (je n’avais pas de quoi prendre de notes):

  • surveillance is everywhere, even Vélibs in Paris monitor where you get on and off and possibly even monitor you as you ride around
  • we must reject whatever excuses governments come up with to monitor our every move
  • if dictator takes power, it’ll be too late to limit power of state to survey us – we must campaign to end digital surveillance now
  • even in UK, not a dictatorship, people have been arrested on way to peaceful protest because their car was tracked
  • a country that imposes censorship on the internet is not a free country
  • teach free software in schools, never a proprietary program, as this teaches dependance
  • US companies(under USA Patriot Act) allow police to collect most of data that companies store about people, inc library records
  • as we start doing things in the digital world, we shouldn’t lose rights that we have in the physical world
  • using computers for voting is a major threat to freedom; whoever has power over those systems can commit undetectable fraud

A la fin de son discours, Richard a animé une enchère sur une peluche de gnou, qui a été vendu a 420€ !! 42×10€   (comprenne qui pourra)

Enfin est venu le temps des questions. Connaissant le personnage, je ne me suis pas aventuré a prendre la parole. Comme le confirmeront les personnes qui ont échangé avec lui, discuter avec Stallman demande d’être extrêmement minutieux dans le choix de ses mots et de poser des questions très précises. Jérémie Zimmermann, de la quadrature du net, a aussi profité des questions, pour nous rappeler l’importance de combattre l’ACTA.

En conclusion, j’ai passé deux heures très intéressantes et je vous invite à assister à l’une des conférence de Richard Stallman. Merci aux élèves de Sciences Po et notamment à Hugo Roy pour l’organisation de cet événement.