Alors, pourquoi ? D'où vient cette particularité ? J'ai trouvé l'explication sur le site de (l'excellente) émission d'Arte : Karambolage.
En 1798, le préfet de Police de l’époque, Friedrich Philipp Eisenberg, décide pour la première fois de donner un numéro à chaque maison de Berlin.
Eisenberg aspire à un classement continu. Pour lui, le centre de la ville, c’est bien sûr le château de Berlin et la fin de la ville, l’hôpital de la Charité situé à l’autre bout, un hôpital qui
doit son nom français au fait qu’à la cour du roi et empereur Frédéric Guillaume Ier, on parlait bien évidemment le français. Le château de Berlin porterait donc le numéro un, viendrait ensuite
la Schloßplatz, puis le Lustgarten … la Bodestraße … Unter den Linden … la Ziegelstraße … Oranienburgerstraße … le Schiffbauerdamm … et ainsi de suite, une sorte de long serpent qui se
déroulerait jusqu’à l’hôpital de la Charité, qui se verrait attribué, lui, le dernier numéro.
Ce projet ne verra jamais le jour, car il déclenche une vive polémique : les uns veulent numéroter chaque rue, chaque place, chaque ruelle, les
autres souhaitent établir un classement par quartier. Cette querelle dure bien un an jusqu’à ce que le roi de Prusse, Frédéric Guillaume 3, tranche et édicte un arrêté le 28 septembre 1799 :
"Sa Majesté le Roi de Prusse approuve la décision de la Direction Générale de simplifier l’identification des maisons à Berlin. Celles-ci ne seront pas numérotées suivant un seul classement
croissant à travers toute la ville, mais feront l’objet d’une numérotation continue propre à chaque voie. Les plaques se verront dotées de chiffres dorés sur fond bleu …." La roi a décidé : les
maisons se voient attribuées un numéro de Police, comme on appelait ça à l’époque.
En 1929, ce système est modifié et pour les nouvelles rues, on emploie le système de numérotation appliqué partout ailleurs.
Soit, dans le sens de la numérotation, les numéros pairs du côté droit, les numéros impairs du côté gauche. L’ancienne numérotation continue néanmoins d’avoir cours. Les 2 systèmes cohabitent
donc aujourd’hui, créant souvent la confusion dans l’esprit des nouveaux arrivants.