Sécurité Publique&Santé
APRES L’ARRÊTE MUNICIPAL : L'ACTION
Interpellation d'un vendeur à la sauvette à Noisy-le-sec, 27 août 2011 © Archives JENB Productions
Après publication de l'arrêté municipal interdisant les ventes à la sauvette,que nous avions relayé sur nos pages le 8 octobre dernier, visiblement nos forces de police ont décidé de l'appliquer. En tout cas hier mardi 18 octobre, pour en avoir été témoin.
La sécurité alimentaire au coeur du problème
Hier, en fin d'après-midi, alors qu'un vendeur à la sauvette de DVD qui s'était installé à proximité du Point Infos Jeunesse rue Jean Jaurès n'a dû son salut qu'avec l'arrivée de la pluie, remballant sa marchandise cinq minutes seulement avant le passage d'un équipage de notre Police Municipale en patrouille, c'est sur la place de la gare, dont une partie couverte évite les désinstallations pour causes de météo, que les forces de l'ordre ont concentré leurs efforts. Et pour cause : Alors qu'il n'y a encore que quelques semaines on ne comptait que des vendeurs de mais grillés sur des braseros de fortune installés dans des caddies de supermarché, aujourd'hui, non seulement ce nombre a augmenté, mais de plus l'offre s'est diversifiée. On trouve désormais des vendeurs de fruits. A ce rythme-là, dans six mois nous aurons une nouvelle galerie marchande à Noisy-le-Sec.
Inutile de dire qu'outre une concurrence déloyale vis-à-vis de nos commerçants légaux qui payent TVA, TP et autres taxes et qui de surcroît sont astreint à des normes d'hygiène drastiques, les acheteurs s'exposent aux risques de produits alimentaires à la qualité douteuse et surtout intraçables.
Seulement des avertissements...
Dans un premier temps, c'est notrePolice Nationalequi est intervenue auprès de ces commerçants non seulement illégaux, mais surtout potentiellement dangereux pour la santé de leurs " clients ". Sympa notre Police Nationale. Alors que la Loi les autorisait à embarquer vendeurs et saisir leurs marchandises à la provenance inconnue, nos fonctionnaires d’état se sont contentés d'un simple avertissement et on fait remballer les étals illégaux. Cette mansuétude, dont on ne peut savoir si elle est dictée par un soucis d'humanisme ou pour éviter des procédures administratives fastidieuses, a prouvé malheureusement sa totale inefficacité : A peine nos policiers nationaux avaient-ils quitté les lieux que les braseros mobiles, éparpillés vers le centre Gérard Philipe le temps de l'intervention, se sont réimplantés sur leur place initiale tandis que le marchand de fruits réinstallait son "magasin" à la sortie de la gare.
L'intervention de la Police Nationalen'a donc eu aucun effet dissuasif.
Vingt minutes plus tard, c'est notrePolice Municipalequi intervient. Là encore, un simple avertissement et remballement des marchandises. Mais cette fois notre équipage de fonctionnaires territoriaux reste sur place malgré la pluie. Nos fonctionnaires ayant repéré quelques vendeurs de maïs qui s'étaient déplacés à nouveau vers Gérard Philipe, c'est vers l'un d'eux que se dirigent nos fonctionnaires pour l'inviter à quitter les lieux. Mais le jeune homme est récalcitrant et commence même à provoquer nos agents. D'un flegme tout britannique, ces derniers ne répondent pas à ce qui pourtant pourrait vite tourner à l'outrage en plus du refus d'obtempérer.
Un effet inattendu
Alors que notre Police Municipale restait sur le parvis de la gare pour dissuader la réimplantation de ces vendeurs à la sauvette, cette présence policière aura eu un effet inattendu : la place Jean Coquelin, véritable bazar en terme de circulation automobile à cause des automobilistes qui la confondent avec un parking, s'est soudainement fluidifiée. Enfin bus, tramways et autres véhicules pouvaient circuler normalement sur cette place à fort trafic.
Désormais, il faut sévir
L'intervention de la Police Nationale l'a prouvé : Se montrer conciliant n'a aucun effet. Sitôt l'équipage ayant quitté les lieux, étals et autres braseros se sont réimplantés.
L'intervention de la Police Municipale l'a prouvé : Tant que des agents restent sur les lieux, les vendeurs à la sauvette ne reviennent pas. Ceci étant dit, on ne peut pas non plus laisser des agents partout.
La seule solution est désormais de sévir !
Constater l'infraction, embarquer tous ces vendeurs à la sauvette au Commissariat de Police Nationale, fusse-t-il "sub-divisionnaire" et saisir la marchandise alimentaire vendue en toute illégalité. Cela a bien été fait pour des parfums et des DVD pirates les semaines passées.
Humanisme individuel ou santé publique ?
Peut-être va-t-il être nécessaire de se poser la question : Derrière ces "simples" vendeurs à la sauvette, ne se cachent-ils pas des réseaux organisés de traites d'Êtres Humains ? La plupart des ces commerçants illégaux sont d'origines des pays d'Europe de l'Est, pays appartenant à l'U.E., dont les ressortissants bénéficient du libre droit de circuler dans l'Union mais qui n'ont pas le droit, avant 2014, d’exercer une activité professionnelle. Encore moins une activité professionnelle non déclarée.
Ces ventes sauvages de produits divers et variés peuvent, à première vue, passer pour une nécessité à survivre. Au demeurant c'est moins dégradant que de solliciter quelques pièces des passants.
Voilà pour l'aspect "humaniste" du problème.
Mais en réalité, les faits des semaines passées le démontrent:
Des DVD pirates, de source sérieuse, il nous a été dit que parmi ceux-ci se trouvaient des DVD non seulement pornographiques, mais aussi et plus grave, des films pédophiles et zoophiles.
De même pour des flacons de parfums saisis : Certains étaient de vrais parfums de marques réputées qui, vu leur prix de vente, ne peuvent avoir qu'une origine délictuelle, plaçant de facto le client comme receleur. Pour d'autres parfums, il ne s'agissait que de contre-façons de marques protégées. Le client s'expose là à de graves problèmes de santé publique puisque les composants chimiques de ses imitations sont inconnues ainsi que leurs effets sur la santé des consommateurs.
Enfin, l'alimentaire. Là encore, impossible de tracer l'origine des produits, leurs moyens de stockage et de conservation, ni même leur date limite de consommation. Sans même évoquer l'hygiène des vendeurs.
Endiguer ce phénomène qui tend à s'accroître ne doit donc être vu que sous l'aspect protection du consommateur et santé publique.
Et pour éviter que Noisy-le-Sec ne connaisse le même sort que certains quartiers parisiens où pullulent ces marchands non déclarés, créant des tensions entre ces vendeurs et les commerçants légaux, des tensions entre vendeurs et forces de l'ordre, sans même évoquer les tensions communautaires entre vendeurs à la sauvette eux-même, il devient nécessaire de passer de la dissuasion à l'interpellation et surtout à la saisie de ces marchandises douteuses.
Alors que les commerces légaux sont, à juste titre, l'objets de contrôles réguliers (sûreté alimentaire, travail dissimulé, ...) il n'y a aucune raison de se montrer plus conciliant avec des commerces illégaux. Bien au contraire.
Et en particulier dans une ville pauvre comme la notre où la tentation d'acheter moins cher est dictée par un pouvoir d'achat en berne.
La protection du consommateur, donc de l'intérêt général, doit primer sur l'intérêt particulier du vendeur.
Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
© 19 octobre 2011 -JENB PRODUCTIONS(Noisy-le-Sec)
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