Capbreton, temps assorti ....

Publié le 20 octobre 2011 par Mpbernet

D'abord, il ne faut surtout pas prononcer le "p". Et puis, le nom de ce petit port de pêche et de plaisance n'a rien à voir, disent les experts en philologie, éthymologie, etc...avec la Bretagne.

Tout au plus un petit air de Sables d'Olonne...Un air plus que marin en tous cas.

Cependant, l'histoire de ce port sur l'Atlantique, mérite d'être racontée, parce que c'est celle d'un véritable hold up. Le détournement de l'Adour en faveur des bayonnais jaloux, au XVIème siècle.

Je vous la fais courte, et ma science est récente : mes sources sont l'excellent livre de Jacques Sargos : Histoire de la forêt Landaise, et Wikipedia.

"Au large de Capbreton, dans le golfe de Gascogne, le Gouf ou fosse de Capbreton, est un fjord sous-marin de plus de 2 100 m de profondeur et de 150 km de long. Il sépare à Capbreton la zone pyrénéenne du plateau des Landes.

Ce gouf, dont l'origine fut longtemps mystérieuse pour les scientifiques, est le témoin des vastes mouvements des plaques tectoniques qui ont éloigné la péninsule ibérique de la France. Grâce à ce "gouf" naturel, les marins disposent d'un accès au port protégé : l'Océan y est plus calme par gros temps.

Au droit de ce fjord, l'estuaire de l'Adour formait une rade qui fit de Capbreton un port important du littoral Atlantique. Jusqu'à ce que ......

Au temps de son apogée (XVe et XVIe siècles), Capbreton comptait entre 2 000 et 3 000 habitants, tirant sa prospérité des pêches lointaines et surtout du commerce florissant vers l’Espagne, le Portugal et les Pays-bas de ses réputés « vins de sable », issus des vignes plantées sur les dunes bordant le cours ultime de l'Adour, de Labenne à Messanges et des produits de la forêt environnante : liège, poix, résine, planches de pin.

En 1578 après de gigantesques travaux, l’ingénieur Louis de Foix détourna l’Adour au "Boucau Neuf", évènement qui entraîna la perte progressive mais irrémédiable de l'embouchure de Capbreton et, plus au Nord, de celle du Port d'Albret, désormais devenu "Vieux-Boucau" (qui signifie vieille embouchure) alors principal débouché maritime de ce fleuve vagabond qu'était l'Adour.

Cette décision, funeste pour Capbreton et Port d'Albret, permit au commerce bayonnais de reprendre son monopole, au prix d'entretiens coûteux de cette nouvelle embouchure qui fut longtemps, par sa barre, réputée très dangereuse, contrairement au havre très sûr situé à portée de Capbreton."

Hier matin, pas un pèlerin sur la longue estacade en troncs de pins, qui, malgré l'image, ne bouge absolument pas. Mais le spectacle éblouissant des vagues et de leurs panaches explosés sur les roches. Sable, mer, ciel...des couleurs qui rappellent les estampes d'Hiroshige, avec ce violet et ce vert sombre bordé d'écume blanche.

Un festival de couleurs, de sensations, de vent et d'odeurs. Au bour du quai, la curieuse construction du casino, avec un vague rappel de Gaudi ...

Une vision tellement décalée de cette station balnéaire à l'heure où une petite accalmie permet la sortie des chalutiers comme ici, "Le Petit Prince" tout en jaune.