« Tout ce qui est dégueulasse porte un joli nom », me dit la voix, près de moi, citant Allain Leprest. Et le joli nom, ce jour d’automne, au Parc de Sceaux, c’est Shoah. Nous étions en direction du Mémorial installé sur un chemin d’herbe, au milieu de bouleaux à l’écorce blanche, un lieu de recueillement où se dressent des silhouettes humaines, sept au milieu du « Pupitre des étoiles » et cinq tout autour, guettant ceux qui arrivent de part et d’autre, accueillant, protégeant cet espace enclos dans une végétation désolée (en cette période de l’année). Les noms des juifs du département des Hauts de Seine déportés entre 1940 et 1945 sont gravés dans ce « pupitre », dans une écriture enfantine. Mais il s’agit pour moi, passant, né après cette guerre et ce génocide, d’un Mémorial pour l’humanité. D’êtres humains debout, dignes, pour aujourd’hui et pour demain.