De nouvelles avancées ont eu lieu à Pau ces dernières heures. Pour faire bref, je vous renvoie à cet article de la république des Pyrénées.
D’un strict point de vue chronologique, les dernier éléments donnent donc :
- Samedi 4 juin aux environs de 23h, disparition d’A, entre la rue Carnot et la place Samuel de Lestapis. [dernier témoignage visuel : 22h54, caméra de La Poste rue Carnot]
- Entre le samedi soir et le lundi 6 juin, le meurtre a lieu.
- Mercredi 15 juin, début de construction d’une digue à Pau, à proximité de la rue Amédée Roussille.
- Dimanche 26 juin, première découverte de restes du corps, à l’air libre depuis 24h et ayant séjourné 2 à 3 semaines dans l’eau – soit dès le lendemain de la disparition et avant le 11 juin.
- Mercredi 19 octobre, de nouveaux restes sont découverts une fois le niveau du Gave baissé et des fouilles effectués sur le site de la digue, plus de 4 mois après la disparition.
Pour ce qui est du Modus Operandi, le découpage du corps est effectué de façon grossière, avec un couteau ou une scie par exemple, en aucun cas avec une hache ou tout autre instrument risquant de briser les os.
S’il le fallait encore, cela confirme mes hypothèses précédentes quant aux liens restreints entre le meurtrier et sa victime. Celle-ci est relativement interchangeable, tout du moins l’acte criminel est-il plus important que la personne sur laquelle il s’exerce :
Entre le moment où A est abordé et celui où il est exécuté et compte-tenu du M.O. qui privilégie a priori un rapport Post-Mortem à un rapport Ante-Mortem avec la victime, il ne s’est probablement pas écoulé plus d’une dizaine de minutes, une heure au plus.
Ici, ce qui prédomine dans l’acte criminel ne tient pas à son objet (la victime) mais à son M.O. L’acte est bien plus important que sa cible. Cela semble confirmé par le fémur retrouvé dont aucun journal n’indique qu’il aurait été lesté (peut-être toutefois y a-t-il rétention d’information).
A présent nous savons que la victime et son meurtrier sont restés en rapport au plus 2 à 3 jours, au minimum quelques heures. Je persiste à croire, vu le développement de la partie Post Mortem, que le rapport Ante Mortem est très limité et qu’il dure au mieux une heure ou deux.
La découpe du corps n’est pas l’acte d’un professionnel mais d’un « monsieur tout le monde » ; inutile donc de chercher du côté d’un médecin, d’un boucher ou de toute autre profession impliquant des connaissances anatomiques et une pratique poussée. Cela peut également suggérer que le criminel n’est pas un récidiviste pour ce genre de pratique (cela ne l’empêche pas d’avoir déjà commis un acte criminel).
Le corps est expédié rapidement après les faits, découpé et disséminé sans lestage, dans le Gave, entre le 5 juin (lendemain de la disparition) et le 12. Ces différents éléments indiquent l’absence d’un travail de deuil et l’inutilité d’un lieu de mémoire.
Une fois de plus, si on compare ces informations au cas « L » à Pornic où le corps est découpé, lesté et disséminé, il n’est pas surprenant de découvrir que son assassin éprouvait une attirance pour elle. Non seulement il commet un crime, mais il a BESOIN de se souvenir de ce crime, de se souvenir de sa victime. Ici, non.
Les parties du corps retrouvées ces dernières 24h l’ont été au niveau de la digue mise en place à la mi-juin, en haut de la rue du Général Dauture (Cf : Photo – La république des Pyrénées et merci GoogleView). Elles ont donc été déchargées en amont dans le Gave, pourquoi pas depuis le pont entre la rue du 14 juillet et la rue Marca, ou dans la proximité immédiate du lieu de découverte, à l’est de la rue Amédée Roussille. Vu le nombre d’îlots plus à l’est encore et, jusqu’à preuve du contraire, vu l’absence de toute découverte d’éléments du corps par là-bas - alors qu’elles se concentrent toute sur une zone de 300m de long pour l’instant -, il est probable que le largage ait eu lieu dans cette proximité. Oublions donc la possibilité que j’évoquais au tout début pour un largage depuis la gare notamment…
Restent des questions : qu’en est-il des courants du Gave ? Malgré les lieux de découverte des parties du corps au sud, le largage a-t-il pu avoir lieu au nord et les morceaux déplacés par les courants ? Plus important encore, puisque le largage a lieu entre 10 et 4 jours avant la mise en place de la digue, le criminel a-t-il pu décider de le faire dans la proximité de celle-ci ?
Non pas afin de cacher le corps, puisqu’il est largué avant la mise en place de la digue et que le passage à proximité est un risque de plus que le corps soit découvert. Mais y a-t-il à l’époque une zone de chantier ? Si oui, l’accès est restreint et peut-être y a-t-il des barrières qui rendent les lieux fermés, et donc cachent partiellement une personne qui s’y aventuererait…
Pour ce qui est du profil criminel, ces derniers éléments confirme que le meurtrier n’a pas un rapport proche avec sa victime. Peut-être se sont-ils déjà croisés, se sont-ils parlés, mais ils ne sont pas intimes. L’assassin n’est pas un membre de la famille ou une personne proche (professeur ou autre), son choix pour la victime est général et sa sélection se fait en grande partie par opportunité.
L’étendue de la scène de crime et la confiance qui se dégage des choix opérés par le criminel (milieu urbain, connaissance de la ville, cible facile d’approche mais médiatique – donc stressante, etc) indiquent un local. Un homme qui connaît Pau et sa proximité. Il est probable qu’il vive dans les environs immédiats de Pau (10 à 15 Km au grand maximum) et ce depuis plusieurs années. L’homme est mobile et ici encore, l’empressement qu’il a à larguer le corps rend parfaitement possible un acte de 48h.
J’avais suggéré un acte criminel rapide il y a quelques mois ; et comme je le rappelais au démarrage, la mort est l’affaire de 48h au maximum, le largage de 6 jours au plus. Cela rend parfaitement envisageable un largage avant le lundi 6 juin au matin. Pour des raisons pratiques, je penche pour cette théorie : même découpé, un corps est encombrant et passées 48h il varie trop (volume qui augmente, odeurs). Ce qui conduit une fois de plus à penser que le criminel vivait seul au moment des faits (ou n’avait aucune obligation vis-à-vis de proches, en particulier des enfants ou une femme) et qu’il a des obligations régulières (emploi).
Affaire… à suivre.