Aujourd’hui Tristane BANON a décidé de cesser toutes les poursuites judiciaires contre DSK. Décision certainement pénible à prendre, mais a priori raisonnable.
Elle a été admirable de courage pour avoir osé porter plainte contre une telle icône politico-médiatique. Bien-sûr, l’affaire Nafissatou DIALLO l’a aidée ; mais c’est elle qui a osé défier l’ancien ministre socialiste dans son propre pays. Et malgré les pressions de toutes sortes, elle sort récompensée par la justice. En classant sans suite sa plainte pour tentative de viol, le Parquet de justice de Paris a également précisé que « des faits pouvant être qualifiés d’agression sexuelle sont quant à eux reconnus ». L’ancien Directeur-Général du FMI et ses avocats se sont réjouis en apparence de cette décision, surtout que les faits reprochés ne peuvent plus être jugés pour cause de délai de prescription de trois ans. Mais on a tous compris l’essentiel : Tristane BANON a bien été victime d’agression sexuelle ! Celui qui était pressenti par tous les sondages pour devenir le prochain Président de la République française aurait donc reconnu une agression sexuelle ! On peut s’étonner que cette énorme affirmation de la justice n’ait pas entraîné davantage de réactions politiques. Notons toute fois la réelle implication de la communiste Marie-George BUFFET. Sinon, la Gauche est très embarrassée parce qu’il s’agit de l’un des leurs ; et la Droite craint de passer pour opportuniste. Quasi personne ne semble devoir dénoncer ce grave délit qui ne sera donc jamais jugé car trop ancien.
Aux yeux de la loi, la jeune journaliste est responsable d’avoir porté plainte trop tard. Mais franchement, je ne jetterai pas la première pierre. Je connais plusieurs personnes qui ont refusé de porter plainte pour des faits moins graves (vandalisme ou car jacking), parce que la probabilité de retrouver les coupables est généralement très mince et qu’au final c’est le plaignant qui doit faire preuve de patience et de disponibilité. Tant de choses devraient changer pour que des victimes de crimes ou de délits se tournent naturellement vers la justice : le regard des enquêteurs et de la société sur la victime, l’indulgence envers l’agresseur, etc. Des progrès ont été faits, mais on est loin de la situation parfaite !
Le volet français de l’affaire DSK est donc clos ; il reste la plainte civile aux Etats-Unis pour savoir si jusqu’au bout le leader socialiste se sortira de tous les procès qui lui sont intentés. Car même si sa crédibilité est mise à mal par l’abandon de ses anciens amis socialistes, par les caricatures dont il fait quotidiennement l’objet à la télévision et par la conviction très répandue chez les Français de sa culpabilité, DSK a toujours réussi à s’en sortir. Même si c’est avec un lourd prix à payer: ici une agression sexuelle reconnue, là-bas peut-être, une transaction financière acceptée… Dans tous les cas un pathétique épilogue !