Les attentes étaient drôlement trop élevées, ou les investisseurs accordent beaucoup trop d’importance aux prévisions financières de Wall Street, c’est selon. Comment expliquer la sévère punition infligée au titre boursier d’Apple (AAPL-Q) ce matin, alors que l’entreprise démontre une très forte rentabilité qui pourrait bien s’avérer pérenne? À l’heure de rédiger ces lignes, le titre boursier (AAPL-Q) chute de 5,42% (-22,90 $US) à 399,34 $US, quelques heures après avoir atteint un haut historique de 426,70 $US.
À prime abord, sachez qu’Apple a dévoilé hier après la fermeture des marchés des résultats sous les attentes des analystes. Le bénéfice par action grimpe à 7,05 $US au lieu des 7,28 $US par action souhaités par le marché, ce qui s’avère néanmoins une hausse de 52% sur les 4,64 $US par action enregistrés à la période correspondante de l’année passée. Oui, un bénéfice par action supérieur de 52% à celui dévoilé un an plus tôt…
Précisément, les profits totaux pour ce trimestre s’élèvent à 6,62 milliards de $US, comparativement aux profits de 4,3 milliards enregistrés à la même période de 2010. Avec une si forte rentabilité, il est utopique de parler de «déception» ou de «trimestre faible», tel qu’avancé par plusieurs, et surtout si l’on considère l’atteinte du cap des 108,25 milliards de dollars en chiffre d’affaires pour l’année…
Plusieurs raisons suggèrent de demeurer haussier sur le titre boursier de la marque à la Pomme.
1) Les 3 derniers mois symbolisent la transition du iPhone 4 vers le iPhone 4S
Il était aisé de savoir que les ventes d’iPhones étaient pour arriver sous l’énorme consensus au trimestre dernier. Les consommateurs ont reporté à plus tard l’achat de l’appareil souhaité, en attendant de connaître les détails du iPhone 4S. Le dernier trimestre en est de type «tampon». Ceux qui attendaient pour acheter le font actuellement, et les chiffres du trimestre en cours seront à la hauteur. Le iPhone 4S cartonne. De plus, les autres gammes de produits Apple s’en sortent admirablement bien aussi. Par exemple, et pour cette même période, les ventes de tablettes iPad ont atteint 11,1 millions d’unités, triplant les ventes de l’année passée. Apple a également trouvé preneur pour 4,9 millions d’ordinateurs Mac, ce qui représente une hausse de 26% sur l’année passée.
2) Les prévisions financières très solides de la direction pour le prochain trimestre
Les dirigeants d’Apple sont conservateurs lorsque vient le moment de faire des prévisions financières. Ainsi, pour le dernier trimestre, ils prévoyaient réaliser un bénéfice par action de 5,50 $US. Ils ont dévoilé 7,05 $US. L’entreprise prévoit un chiffre d’affaires impressionnant de 37 milliards de $US et un solide bénéfice par action de 9,30 $US pour le prochain trimestre. Autrement dit: ça risque d’être encore mieux…
3) Une marge bénéficiaire qui s’améliore
La marge bénéficiaire brute du fabricant passe de 36,9% à 40,3%, et ça semble être passé sous silence par la majorité des experts.
4) Le compte de banque qui continue de grossir
L’encaisse vient de grimper à un total de près de 82 milliards. À défaut de connaître les intentions de Tim Cook concernant ce magot, il n’en demeure pas moins qu’une telle cagnotte réduit le risque associé aux opérations d’une entreprise ou d’un titre boursier et offre également une flexibilité financière additionnelle pour récompenser, tôt ou tard, les actionnaires.
5) L’expansion internationale, l’autre catalyseur
D’après des estimés de l’analyste Kulbindar Garcha, de Credit Suisse, la famille moyenne nord-américaine dépense annuellement 321 $US par année pour l’achat de produits Apple. En 2015, ce chiffre sera de 481 $US. L’analyste en rajoute, mentionnant que d’ici 4 ans, la prestigieuse firme pourrait ajouter 68 milliards en ventes annuelles, au rythme de son expansion en Chine, en Inde, au Brésil, au Mexique et en Russie.
Conclusion?
Une si faible évaluation de moins de 12 fois les bénéfices prévus à l’aube d’un trimestre qui pourrait s’avérer le plus prolifique de l’histoire de la firme de Cupertino m’apparaît comme étant la preuve flagrante du manque de logique du marché boursier dans son ensemble. Et c’est exactement dans ces moments là que le petit investisseur doit non seulement bien faire ses devoirs, mais capitaliser sur des incohérences qui soutiendront son portefeuille pour les années à venir.
DOMINIQUE LAMY
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AVERTISSEMENT
Je ne suis qu’un investisseur autonome parmi tant d’autres. Certains titres boursiers mentionnés sur ce carnet peuvent faire partie de mon portefeuille personnel. Les billets ne sont publiés qu’à titre informatif et ne constitue en aucun cas une recommandation d’achat ou de vente. L’auteur décline toute responsabilité concernant les informations financières indiquées, puisqu’elles peuvent varier d’une source à l’autre. Je vous invite à considérer ces publications occasionnelles comme étant une discussion entre amis(es) sur le thème de la Bourse. Chaque investisseur doit composer avec son profil de risque et ainsi faire ses propres recherches avant d’investir.