La surprise du chef, c’est Yoo Dong Suk, directeur du festival et MC d’un soir, qui nous l’annonce alors que nous avons pris place depuis quelques minutes au chaud et au sec dans une salle pleine ou presque : il y a une invitée surprise dans la salle : « Merci à la comédienne Jung Yumi d’être présente avec nous ce soir ». Mon sang ne fait qu’un tour. Hein ?! Quoi ?! Jung Yumi est assise parmi nous ? Tout à coup, qu’elle n’est pas ma surprise lorsque je vois la comédienne, vue un jour plus tôt après la projection de Café Noir, se lever juste derrière le trio que je forme avec Joy Means Sick et Quentin. Je me tourne vers eux : « Sacre Bleu ! Elle est assise derrière nous, on ne l’avait même pas captée ! Jung Yumi va passer le film assise dans notre dos ! » Deux heures plus tard, l’écho de mes exclamations résonnait toujours alors que la salle s’était depuis longtemps vidée. Elle était là, souriante, à un mètre de nous !
Comment se concentrer sur la soirée en sachant l’actrice fétiche de Hong Sang Soo placée si près de nous ? Et comment jeter de temps en temps de petits coups d’œil vers elle sans que cela soit trop voyant ? Allez, deux p’tits regards pour la route histoire de s’en souvenir pendant quelques années, et on reprend le fil de la soirée !
Le directeur du festival a également profité de la soirée pour annoncer qu’il s’agissait, avec cette édition, du dernier Festival Franco-Coréen du Film sous cette appellation, et que l’année prochaine aurait lieu le 1er Festival du Film Coréen de Paris (ouf, plus besoin d’expliquer autour de moi que non, le Festival Franco-Coréen ne passe pas de films français !). La soirée fut forte en annonce !
Vous l’aurez compris, Leafie s’adresse à un public très… familial. Malgré un aspect visuel assez léché mêlant l’animation digitale et les dessins plus traditionnels, le rendu est beau, mais l’histoire reste gentille. Des personnages secondaires apportent l’humour (pas toujours très fin), mais ce qui fait le plus rire dans le film, c’est un ton presque auto-parodique qui parsème occasionnellement le scénario, notamment avec le personnage de Voyageur, le colvert charismatique doublé par Choi Min-Sik. Le canard est hilarant presque à chacune de ses apparitions à l’écran, le réalisateur lui offrant un rôle de beau gosse prenant la pose, poils au vent, de profil devant le coucher de soleil, faisant se pâmer notre petite poulette (dont la voix est celle de Moon Sori, vue notamment cette année dans le divin Ha Ha Ha). Dans ces moments-là, Leafie touche juste. Est-ce le rire de Jung Yumi que j’entends d’ailleurs occasionnellement dans mon dos ?
Jung Yumi n’aura pas eu à s’étonner de ce dénouement et de sa signification à l’échelle de la société coréenne, s’étant éclipsée discrètement à la moitié du film, à notre plus grand regret, nous trois qui avons tout de même constaté sa fuite et qui nous en sommes tout de suite sentis orphelins. Snif.
Le sacrifice à l’écran et l’absence de Yu-mi n’auront toutefois pas entamé la bonne humeur de cette ultime soirée du Festival Franco-Coréen du Film. D’ici l’année prochaine, certains des spectateurs se recroiseront dans un festival ou un autre, autour d’un film coréen ou d’ailleurs. Une chose est sûre, le 1er Festival du Film Coréen de Paris est déjà dans mon agenda pour 2012.