Aki et ginkgo biloba ... mais aussi un peu de douceurs ...

Publié le 19 octobre 2011 par Asiemute

Haki signifie automne en japonais.
Quant au ginkgo biloba, il est bien connu chez nous, pour ses vertus thérapeutiques notamment.
Au Japon, on l'appelle "l'arbre aux quarante écus", pour cette merveilleuse couleur or dont se parent ses feuilles d'automne.
C'est aussi beau que les très célèbres feuillages des érables en automne, le "momiji".
Le ginkgo biloba est un arbre étonnant, une véritable "fossile" vivant. Apparu sur terre il y a plus de 250 millions d'années, c'est la plus ancienne espèce d'arbre connue. Il a résisté à tous les changements et bouleversements climatiques connus sur la terre.
Originaire de Chine, il a été implanté au Japon au XIIe siècle, puis en Europe au XVIIe siècle.
Les ginkgos biloba sont très résistants et peuvent vivre plus de 2.500 ans.
C'est le premier arbre qui repoussa à Hiroshima dans la zone dévastée par la bombe atomique en 1945.
Ainsi, pour les japonais, le ginkgo biloba est le symbole de la croissance et de la longévité. Sa feuille est devenue en 1989 symbole de la ville de Tokyo.

Ses fruits, arrivent à maturité à l'automne et prennent une belle teinte orangée. Si on ne les voit pas, on les sent : une odeur très forte, pas agréable du tout. Ils ne se mangent pas, mais les asiatiques sont friands de leurs noyaux qui recèlent une amande qu'ils font griller, un peu comme une châtaigne.

Ici aussi, l'automne est arrivé avec son lot de pluie, de vent, de chaud et froid, de grisaille : tout ce que je déteste et qui me rend morose ! Et dire que j'ai pris ces photos il y a 3 ans, jour pour jour ... c'était en effet le 19 octobre 2009 où il y avait un ciel si bleu et une douce chaleur à Kyoto ; un vrai été indien !

Bon, je ne vais pas vous montrer des photos de la Côte sous la pluie : c'est définitivement trop moche ! Plutôt une image très traditionnelle des rues du vieux Kyoto et un dessin de Jun Ayafuya ...

A choisir, je préfère me réfugier dans mes quartiers lointains ;)

Et, pour me réconforter, j'essaie de retrouver le goût du Japon en faisant une petite entorse au régime du moment. Les muffins sont au kabocha - trouvé par chance chez mon épicier japonais - et le thé, Genmaicha, ramené de Kyoto cet été  ...

Petits muffins au kabocha et madeleines improvisées
(j'avais trop d'appareil et un seul moule en silicone pour les muffins ...)

J'ai cuit le demi kabocha à la vapeur avec sa peau (j'en ai utilisé une moitié pour les muffins et réservé l'autre pour accompagner du tofu ...) puis je l'ai réduit en purée avec 60 ml de lait d'avoine. J'ai ajouté à cette purée 2 c à c de crème de son d'avoine, un jaune d'oeuf, 1 c à c de vanille de Madagascar et de fleur d'oranger, 30 gr de beurre et 50 gr de sucre.
Dans un autre plat creux j'ai mis 80 gr de farine, 80 gr de noisettes réduites en poudre et 1/2 sachet de levure chimique, puis mélangé l'ensemble de la préparation.
J'ai battu le blanc d'oeuf en neige que j'ai incorporé à mon appareil et versé dans les moules en silicone à muffins et à madeleines.
J'ai parsemé les muffins de graines de potiron et les madeleines d'éclats de noisettes fraîches et enfourné le tout 20 mn à 180 °.
(Tous les produits utilisés, sauf le kabocha, sont bio)

Je vous assure que je me suis régalée en dégustant ces petites douceurs avec un thé Genmaicha. J'ai d'ailleurs "englouti" la dernière madeleine en rentrant du travail ce soir ... Ces petits gâteaux se conservent très bien plusieurs jours dans une boîte hermétique : ils n'en sont que meilleurs en fait !

Le Genmaicha (sur la photo, à gauche) est un mélange de thé vert japonais, le Bancha, de grains de riz grillé et de maïs soufflé. Le Genmaicha, littéralement  "thé de riz brun",  a un arrière goût de noisette tout à fait approprié pour ces muffins.
A l'origine, il était bu par les japonais aux revenus très modestes, le riz servant à diminuer la part de thé dans le mélange et à en réduire le prix.
Il est aujourd'hui très populaire au Japon et se boit aussi bien chaud que froid.

Le lendemain, j'ai utilisé le reste du kabocha au déjeuner en le faisant revenir avec du tofu ferme, du tamari (une des meilleures sauces soja japonaises) de la ciboulette, du poivre et des graines de sésame noir.

En recherchant une photo que l'on m'avait demandée sur Takayama, j'ai retrouvé ces clichés d'un jardin potager pris en juillet 2008. Je ne me rappelais pas avoir photographié un kabocha dans son élément on ne peut plus naturel ...


ce faisan ? volatile non plus d'ailleurs ;)

Photos à Kyoto en octobre 2009 et à Takayama (alpes japonaises) en juillet 2008