La Première Dame de France ne devrait pas tarder à mettre au monde son deuxième enfant, premier de sa relation avec Nicolas Sarkozy. Coïncidence ? Storytelling politique ? Là n’est pas la question mais il est intéressant de se demander quelle peut être l’influence de la sphère familiale d’un candidat sur l’opinion publique.
La famille, une valeur importante
En tête des valeurs sûres, la famille est plébiscitée par 9 personnes sur 10 comme le premier lieu où s’exerce la solidarité (source : La Francoscopie – Gérard Mermet). En cette période d’insécurité économique et sociale, c’est en son sein que l’individu trouve un refuge, un espace de sécurité, mais aussi d’affectivité. Paradoxalement, « la famille » n’a jamais été aussi désunie qu’à notre époque (séparations, divorces, familles monoparentales…),
Cet engouement des concitoyens par rapport à la sphère familiale a vite été assimilé et ensuite réinjecté dans les stratégies des politiciens. Image utopique de la famille parfaite ou image plus « choc » –comme par exemple le soutien d’Anne Sinclair et de ses filles lors de l’affaire DSK- la représentation d’une famille soudée touche l’opinion.
Nous avons tous en tête l’image mythique de la famille Kennedy au destin hors norme qui a su s’inscrire dans l’histoire du XXe siècle. Le salut militaire de John John Junior devant le cercueil de son père a ému la terre entière.
La famille, un enjeux de communication ?
Que ce soit en France ou à l’étranger, d’un point de vue institutionnel, le/la conjoint(e) du chef de l’Etat n’a aucune prérogative et aucun statut. Pourtant, il/elle occupe une place importante dans le protocole et joue un rôle de représentation non négligeable. Cela peut même aller plus loin, souvenons-nous de l’influence de Cécilia Sarkozy dans l’affaire des infirmières bulgares quand elle était encore mariée au président. Michelle Obama a, quand à elle, était élue « femme la plus influente du monde » en 2010 par le magazine Forbes. L’épouse du président américain a occupé une place de choix lors de la course à la présidence 2008 aux Etats-Unis bénéficie d’une réelle influence aujourd’hui. Elle mène une vraie stratégie avec la grande distribution, Wall Mart entre autres, pour faire fabriquer des produits moins gras et moins sucrés et baisser les prix sur le frais. Elle s’est attaquée au problème des cantines et de la restauration publique et a obtenu qu’ils reconfigurent les plateaux avec des carottes, des pommes et des légumes qui ne soient pas des frites. Michelle Obama , avec ses 65% de bonnes opinions – 20 points d’avance sur son mari – sera très certainement un atout maître de la campagne de réélection de son mari en 2012.
En attendant, selon un sondage mené par Mingle Trend, la grossesse de Carla Bruni-Sarkozy ne rend pas le Président plus sympathique aux yeux des Français. Pour 52% d’entre eux, cela n’influence pas leur sentiment. 42% des sondés disent même ne l’avoir jamais trouvé sympathique et seuls 3% l’apprécient plus. Les 15-19 ans sont les plus nombreux à ne pas avoir changé d’opinion après l’annonce de la grossesse de la femme du président (59%).
A contrario, certaines personnalités politiques se révèlent plus pudiques. Le mari de la chancelière allemande Angela Merkel est, quand à lui, peu médiatisé. Remariée au chimiste de renom Joachim Sauer, la chancelière n’a quasiment jamais fait de déclaration au sujet de son époux. Elle ne s’affiche que peu fréquemment à ses côtés. Ces rares apparitions publiques lui auraient d’ailleurs valu le surnom de « fantôme de l’opéra ».
Alors, exhibition ou discrétion ? Quelle est selon vous la stratégie idéale ?