Nouvelles mœurs, nouvelles luttes : mobilisons nos neurones !

Publié le 19 octobre 2011 par Obobs

Enfin, le cap est franchi dans toutes les têtes, l’adversaire désormais localisé et identifié, enfin nous allons puiser à nos ressources profondes, pouvoir jouer vraiment collectif ! En voici trois exemples dans différents registres, attestant le formidable potentiel que nous commençons seulement à  exploiter, et qui ne font cependant qu’ouvrir le grand réservoir d’idées : la naissance de Réseaux Obésité Infantile en France, opérant la jonction associations-professionnels de santé, et qui deviennent fonctionnels ; la campagne américaine « Let’s move » qui intronise l’obésité infantile au rang de grande cause nationale ; l’avènement de l’exergaming, ces jeux vidéo new look qui introduisent l’exercice physique dans les salons…

 

Le ROI, retenez bien ce nom

 

Tout l’intérêt du « Réseau Obésité Infantile » d’Alès, qui a pour but de lutter contre le surpoids des enfants et ados de 2 à 18 ans, tient en un mot : coordination. C’était aussi son principal obstacle, et qui ne fut surmonté que grâce à l’opiniâtreté du Reseda (Association pour la coordination des Réseaux de santé du Bassin alésien) : les compétences et les énergies étaient certes bien là, mais en ordre dispersé, il s’agissait donc de convaincre le FIQCS (Fonds d’Intervention pour la Qualité et la Coordination des Soins) de financer le recrutement d’une diététicienne et d’une secrétaire, qui serviraient de « tour de contrôle », afin de mettre en place des programmes et suivis personnalisés et gratuits.

Comment ça marche ? Prenons le cas des Mages à Alès (incluant Vézénobres, Boisset-et-Gaujac) où le Réseau opère une fois par mois : tout part du médecin traitant ou du pédiatre, lors d’une « consultation de bilan initial », c’est lui qui prescrit l’intégration de l’enfant au Réseau, avec protocole de soins A, B ou C (nombre de consultations, médicales, diététiques ou psychologiques).

C’est ensuite qu’Audrey Chazal, irremplaçable coordinatrice-diététicienne intervient, sur « rendez-vous administratif », son rôle étant d’expliquer le mode de fonctionnement du Réseau et l’accompagnement diététique de l’enfant, puis de superviser les consultations prescrites.

On est libre aussi de s’adresser à elle en tant que conseil. Audrey Chazal tient une permanence le premier mercredi du mois, à l’étage de la Bibliothèque municipale des Mages, où elle dispose d’un local.

À coup sûr, un modèle « en kit »,  prêt à l’emploi un peu partout dans le territoire ! Songez qu’en deux ans, 200 enfants ont déjà intégré le Réseau alésien… Des enfants maintenant pris en charge de façon suivie et régulière, voilà qui n’a pas de prix ! (Midi libre, 04.10.2011)

Voulez-vous jumpin’ jacker avec moi ?

Outre-Atlantique, et pourquoi pas, bientôt chez nous, c’est sur le mode Téléthon qu’on s’active. Et comme pour le Téléthon, l’exemple est aussi venu d’en haut ! Simplement, on l’a baptisé autrement, puisque c’est dans le cadre de la campagne nationale « Let’s Move » (Bougeons-nous !) contre l’obésité infantile que le 11 octobre dernier ça s’est passé. Quoi qu’il en soit, Madame Obama elle-même s’est engagée, n’hésitant pas à donner de sa personne ! Comment ? Eh bien, en appelant un maximum de personnes (au moins 20 425 !) à se joindre à elle pour établir un nouveau record mondial de Fitness à inscrire dans le Guiness…

Michelle Obama avait pris soin de s’associer avec National Geographic Kids. Des centaines d’enfants devaient d’abord se retrouver à la Maison blanche autour de la First Lady pour sautiller sur la pelouse pendant une minute bras et jambes écartés (eh oui quoi ! faire des « jumping jacks » !), et beaucoup d’autres à travers tous les États-Unis, mais aussi le monde entier, les relayer pendant 24 heures… Et ça aussi, ça a marché ! L’objectif a été atteint : unir les forces, frapper les esprits, rompre la carapace de l’isolement, susciter un élan d’enthousiasme et d’espérance, impulser une vague capable d’emporter les inerties !

En clair, une magnifique opération de com ! (Le Parisien.fr, 07.10.2011)

(Voir le site http://kidsblogs.nationalgeographic.com/letsjump/about-lets-jump.html, également la vidéo sur youtube : youtube.com/watch?v=N_Hkz8F7Nao)

L’exergaming, mode d’emploi

Troisième exemple, même les perfides jeux vidéo ne sont plus ce qu’ils étaient. On avait pris le parti d’y voir de redoutables sources d’addiction, voués à maintenir les ados hypnotisés devant leurs écrans, sans jambe, sans réaction, sans envie, avec évidemment les kilos à la clé. Et voilà que la révolution vidéo-ludique leur propose aujourd’hui de les utiliser pour se dépenser! On croit rêver…

Il y a 20 ans pourtant que le savoir-faire en matière d’exergaming (d’exercise et de gaming) existait à l’état embryonnaire, et l’offre ne demandait qu’à se développer, ce qui manquait c’était non seulement la demande, mais aussi l’actuel glissement du simple fun, du type Dance Dance Revolution, au challenge sportif.

Tout a vraiment démarré avec la Wii, dont le « Wii Fit » s’inscrivait dans une logique de joyeuse mise en forme, à la mode aux États-Unis, et dont l’extraordinaire succès commercial (22,61 millions d’exemplaires vendus en 2010) fut une sorte d’illumination pour  tous les professionnels de santé, cherchant les moyens d’endiguer le boum de l’obésité infantile.  

La loi de la concurrence fit donc le reste, Nintendo diversifiant son offre, Microsoft et Sony introduisant bientôt le concept nouveau de détection de mouvement, et les logiciels se multipliant. Le « Kinect » de Microsoft, doté d’un capteur de mouvement et qui ne réclame aucune commande, acheva de compléter toute la panoplie du « Bouger sans sortir ». À présent, pour être tendance, on se doit d’être « Wii » ou « Kinect », deux styles de vie, deux façons agréables de maigrir en pratiquant une activité physique bien au chaud chez soi.

Mais ne nous emballons pas ! Phénomène de société, oui, gagnant tous les milieux, certes, toutefois si la méthode s’avère un complément utile pour sédentaires confirmés, il faut s’y adonner régulièrement et à hautes doses pour obtenir des résultats. Et surtout, elle ne saurait dispenser personne de mener une vie saine, bien dormir et manger équilibré ! Au moins, sceptiques et accros, tout le monde est d’accord sur un point: c’est excellent pour le moral ! Alors pourquoi s’en priver, si on aime et si on veut rester jeune de corps comme d’esprit ?

(Source : A.Roberge, Thot cursus, 02.10.2011)