Heavy Rain : film interactif

Publié le 28 février 2010 par Playerstory @playerstory

Nous étions parmi les premiers à évoquer Heavy Rain, comme à leur habitude, on pouvait attendre de nos petits Français de Quantic Dream (the Nomad Soul), de nous concocter une œuvre vidéoludique originale.

Mission accomplie ? Ho que oui, voici un jeu vidéo que l’on a du mal à qualifier comme tel, tant il sort des chantiers battus, et ça, c’est une très bonne chose.


Comme indiqué en titre, jamais un jeu ne s’est autant approché du média cinématographique.

Avec un gameplay à part, Heavy Rain vous fait progresser dans un thriller psychologique haletant et émouvant. Aux Etats-Unis, un mystérieux tueur en série s’en prend à des enfants en laissant la même signature sur ces victimes. Dans votre progression, vous incarnez 4 protagonistes tour à tour dans différents chapitres.

Heavy Rain nous raconte une histoire et de ce fait, il ne s’agit pas d’avoir une liberté de progression (nous sommes à l’antipode d’un GTA). Chaque chapitre nous place dans un environnement précis mais soigné aux petits oignons : ambiance, design, architecture d’intérieure impeccable, animations, environnement sonore… S’il ne s’agit pas de choix de mouvement, il vous faudra bel et bien décider de vos actions. Toujours dans un jeu de camera digne d’une réalisation cinématographique, nos personnages peuvent interagir avec une multitude d’objets, nous pouvons écouter leurs penser, aiguiller les dialogues selon notre intuition. Tous ces choix ne sont pas forcements obligatoire, vouloir exploiter toutes les interactions nécessitera de rejouer plusieurs fois les mêmes chapitres. Et ces choix ont une répercussion et les concepteurs d’Heavy Rain doivent être des pro de l’algorithme lorsque tout s’enchaîne parfaitement entre nos décisions, les répercutions et la mise en scène. Une fluidité qui nous permet de nous oublier et d’avancer en suivant notre instinct.

Heavy Rain se passe, pour la plupart du temps dans une ambiance sombre, et nous amène aussi bien dans un hôtel de passe ou chez l’épicier du coin pour l’enquête à l’ancienne du détective privé, soit sur une scène de crime auprès de l’agent du FBI que l’on peut également incarner. Vous l’avez compris, Heavy Rain met surtout l’accent sur cette même enquête qui concerne les protagonistes et donne un coup de vieux aux Experts des séries américaines avec une vision high-tech des agents du FBI de notre futur proche. Pour le petit plus futuriste, notre agent utilise un ordinateur portatif composé de lunettes de vision contextuelle et d’un gant. Sans doute l’ordinateur du future, voilà de quoi donner des frissons à tous les férus de technologie.

Vous vivrez également cette enquête auprès du père d’une des victimes et d’une jeune femme.

Pour rythmer cette enquête, l’action est, bien entendu, au rendez-vous avec quelques frictions ou encore des poursuites en voiture à contre-sens sur l’autoroute.

Il y a de très bonnes idées dans Heavy Rain et des prises de risque réussi grâce à une bonne maîtrise du sujet. Le principe du gameplay repose principalement sur du QTE, un choix audacieux mais adapté à ce jeu à part. Toujours coté maniabilité, un petit bémol dans certaines scènes où par exemple l’on se doit de nous dépêcher alors que notre personnage s’obstine à marcher lentement… frustrant…

Très beaux graphiquement, d’une part grâce aux soins apportés à la composition des décors et à la mise en scène, mais aussi techniquement.

En effet plus un jeu est linéaire, plus il est possible d’exploiter les capacités de la console de jeu. Jusque-là, un jeu se rapprochant beaucoup de ce qui pourrait être un film, c’était Uncharted 2, avec une progression très linéaire il est tout simplement le plus beau jeu techniquement parlant. Sur ce même principe, il n’est pas nécessaire à la PS3 de charger une ville entière, ainsi les graphismes atteignent un très bon niveau avec peut être un peu d’irrégularités d’un chapitre à l’autre.

Sur le style, Heavy Rain est souvent comparé à Seven, il ne faudrait pas le cantonner à cela car une part de folie et d’étrange nous conduit à y voir aussi du Polanski, bref que du bon.

Voilà un jeu extraterrestre don nous pouvons être fier. Certes, il fait déjà grincer des dents, les habitués des jeux qui se suivent et se ressemblent se sentiront un peu perdus. Il en faut pour tout le monde et espérons que le succès sera au rendez-vous et que Quantic Dream puisse remettre le couvert avec une suite ou un nouvel épisode de The Nomad Soul.