Les inondations qui font suite à une saison des pluies particulièrement active et à des forts coefficients de marée, sont en train de prendre en Thaïlande l’ampleur d’une catastrophe nationale. Au total 150 districts dans 23 provinces dans le nord, le centre, l’est et l’ouest de la Thaïlande sont affectés par les inondations.
Pour l'instant, les autorités ont réussi à préserver Bangkok, la mégalopole de 12 millions d'habitants, son quartier d'affaires et ses aéroports, de l'invasion des eaux. Mais une immense région, au nord de la ville, est conséquemment sacrifiée ! La voilà noyée depuis plusieurs jours, parfois sous plusieurs mètres d'eau. Un tiers des provinces du pays est concerné. Le nouveau bilan mardi faisait état de 315 morts, et la facture se comptera en milliards d'euros, tant pour la reconstruction qu'en raison du coup d'arrêt ressenti dans l'appareil productif.
Une catastrophe qui frappe un pays si loin de nous mais qui ne devrait pas nous laisser indifférents !
Inexorablement montent les eauxEn masse de mousson forte et cinglante
La rizière immergée noie ses sanglots
Sous le ciel menaçant de Thaïlande
Bouddha les pieds couverts d’un flot mesquinAssiste impuissamment au long déluge
Bras tendus, torses nus se fraient chemin
Dans ce lit ondulant nu de refuges.
La mer impétueuse en ses maréesA tapissé d’un troublant manteau gris
Les provinces où germaient les grains de riz
Sous les regards abattus, résignés.
Bangkok a détourné la vagueéclairPar digues érigées de sable en sac.
L’élan marin repoussé vers l’agraire
A sapéle terreau avant ressac.
Bangkok tout de frissons pourtant s’ébatSous l’égide indigente des barrages
La diluvienne mort étend ses bras
Vers les nouveaux berceaux de ses ravages.
Des corps ont disparu sous les remousLarmes et tourbillons affleurent les bords
Surnagent maladroits, saouls de dégoût
Les paysans frappés de mauvais sort.