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Blue October

Publié le 18 octobre 2011 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

ROCK - Sixième opus de ce groupe Texan qui a choisi l’autoproduction, Blue October nous plonge dans l’album ANY MAN IN AMERICA avec un sentiment mitigé entre la bonne tenue du son et des textes d’une faiblesse assez inacceptable… De plus, l’ambiance de règlement de comptes entre un homme et son ex est assez malsaine, en définitive, surtout quand cela ne sert pas la musique.

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Ne connaissant pas ce groupe, j’ai sondé des musiciens américains… Certains ont assuré ne pas vraiment connaître ce groupe de rock alternatif, d’autres avoir adoré leur parution de 2006 FOILED. Pour le reste, ils ne se souvenaient que du titre "Calling You" qui figurait sur la B.O de American Pie 3 : American Wedding. C’est dire la popularité du groupe… pourtant signé, en son temps, par Universal Motown Records. Après avoir écouté quelques morceaux issus de FOILED (2006), de APPROACHING NORMAL (2009) pour me faire une idée de leur son et de leurs productions, je me suis rangée à l’idée que ce groupe produisait de bons titres sans être particulièrement originaux.

A l’écoute d’ANY MAN IN AMERICA, on sent tout de suite le côté personnel et émotif de la production de Blue October. Justin Furstenfeld (chanteur et leader du groupe) a décidé de décrire ses sentiments et ses émois suite à un pénible divorce et une bataille féroce pour la garde de son enfant. Des chansons de haine, d’amours perdues et de rage, on en a tous entendus des dizaines ! Et là, malgré une sonorité intéressante (notamment grâce aux violons et claviers de Ryan Delahoussaye !), les révélations intimes et autres confessions tombent à plat. Normalement, le thème de la rupture est universel et, à chaque fois, quelqu’un se reconnaît dans une chanson, dans une phrase. Pourtant, là, rien de tout cela, ce n’est pas universel. Justin Furstenfeld semble chanter pour exorciser sa douleur et met (volontairement ou non) le signal << Ne pas déranger >> sur la porte !

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Autre écueil, la faiblesse des paroles. Honnêtement, écouter certains couplets ressemble à un chemin de croix ! Comment peut-on produire de telles banalités ! ‘The Flight (Lincoln To Minneapolis)’ en est un exemple flagrant (sur 6 minutes 50 !!) : << Please, help me understand/Why you can’t talk man to man/But you just stand with your dick in your hand/You’re acting like a pussy, man…>> Dois-je vraiment traduire ? En sus, le nombre de << fuck you>> et << I Hate You > >   adressés à son ex épouse apportent un brin de misogynie dérangeant ! Je passe sur l’insipidité des phrases de "The Chills" et "You Waited Too Long" !

Toute cette frustration aurait pu produire une (à défaut de plusieurs) chanson forte, intense, émotionnelle. Deux chansons sortent du lot à ce moment-là : "The Feel Again (Stay)" et "The Worry List". Elles sont à la fois introspectives, belles et preuve d’une (future ? ) belle maturité. Sur 13 morceaux, cela semble un peu juste, non ? 

Grandir un peu

J’ai donc ressenti cet album pour une vendetta personnelle pleinement assumée plutôt qu’un album rock ! C’est un exutoire, une thérapie, une échappatoire. Sa rage, sa violence et cette aigreur ne sont pas un carburant lui permettant de se sublimer ou de produire le meilleur, mais a contrario, appauvrissent cette production. On peut détester son ex et écrire une chanson forte, traumatisante et pourtant hypnotique. Un petit conseil à Justin F. : Ecoute "Kim" d’Eminem et reprends ton stylo !

Les fans de Blue October doivent espérer que leur leader grandisse un peu et soit un << Man In America>>. D’aucuns le trouveront bouleversant, mais la rage ne fait pas tout.


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