La version 1981 de Late Autumn accuse le coup des années qui se sont écoulées. Il y a un faux rythme palpable et des interprétations loin d’être au fait. Pourtant, il s’y dégage une émotion singulière entre l’amour quasi-impossible de cette femme, devenue meurtrière, et de cet homme qui semble vouloir échapper à un passé lourd. Un amour chronométré dont le temps égraine inlassablement les minutes. Une course incessante d’un couple amoureux qui tente de profiter pleinement et parfois maladroitement de cet interstice que le destin leur a donné.
Late Autumn parvient à marquer de son emprunte, celle d’un auteur qui a su donner une identité propre à cette œuvre. Le talent de Kim Soo-yong n’était déjà plus à démontrer à l’époque. Cependant, je soulignerais encore une fois une qualité dans la mise en scène qui offre des instants que seuls les grands cinéastes savent communiquer. Il filme avec intelligence cette échappée folle (via le train et le bus filant droit devant) d’un couple en perpétuel mouvement mais qui reste malgré tout prisonnier de leur condition. Il signe dès lors un mélodrame digne d’intérêt.
I.D.