Le nom de Frank Henenlotter ne vous évoque probablement pas grand chose... Et c'est plutôt normal. Véritable artisan du cinéma bis, ce cinéaste a surtout sévi en réalisant des séries B et des séries Z.
Bienvenue dans le cinéma fauché ! Ce qui est souvent synonyme, il faut bien l'avouer, de mauvais films.
Mais Frank Henenlotter est un cas à part dans le noble septième art. Frank Henenlotter est né en 1950 à New York, une ville qui va largement inspirer l'esprit tordu de ce cinéaste, en traitant essentiellement du milieu underground new-yorkais.
Ce qui n'est pas sans rappeler les premières oeuvres d'Abel Ferrara, notamment le fameux et jouissif Driller Killer.
Dans les années 70, Frank Henenlotter commence à se faire connaître en signant quelques courts-métrages aux titres évocateurs: Slash of knife, la dernière fois que j'ai vu maman, Elle brûlait dans le salon. Déjà, à l'époque, ses premiers essais font polémique en raison d'une certaine violence.
Puis, dans les années 80, Henenlotter se lance enfin dans la réalisation de long-métrages horrifiques.
En 1982, il signe Basket Case. Cette série B fauchée (mais alors vraiment fauchée, hein...) raconte l'histoire de deux frères jumeaux et siamois séparés par une opération chirurgicale.
Mais le héros continue de s'occuper de son frère monstrueux et criminel. Une oeuvre culte qui inspirera deux suites assez dispensables à Henenlotter.
Mais ce premier film reste culte. Pourquoi ? Parce que l'univers d'Henenlotter a le mérite de proposer un cinéma atypique, inspiré par les films avec des freaks.
Evidemment, Henenlotter est un amoureux du film réalisé par Tod Browning, Freaks la monstrueuse parade.
Mais on sent également une véritable passion pour le mythe de Frankenstein, qui lui inspirera un film gore et comique, Frankenhooker.
Dans les années 80, il signe Elmer le remue-méninges, connu également sous le nom de Brain Damage. Ce film d'horreur raconte l'histoire d'une créature qui dévore le cerveau des êtres humains.
Le monstre contrôle également l'esprit d'un jeune homme par l'injection d'une drogue.
Pourtant, après 1992, Frank Henenlotter disparaîtra de la circulation. Son cinéma semble dépassé. Après de longues années d'absence, Henenlotter revient en 2008 avec Sex Addict, connu sous le nom de Bad Biology.
Une fois encore, le cinéaste propose une oeuvre atypique puisque le film raconte l'histoire d'une femme munie de sept vagins qui accouche d'un monstre mutant après chaque relation sexuelle !
Voilà qui a le mérite d'être original et qui renvoie au mythe du vagin castrateur, une idée également exploitée par le récent Teeth.
Une fois encore, le cinéma d'Henenlotter rompt avec un certain cinéma, de plus en plus présent sur nos écrans.
En effet, Frank Henenlotter a le mérite d'appartenir à cette génération de cinéastes qui luttent contre le politiquement correct, le puritanisme et un certain conformisme.
Alice In Oliver