Titre : Le ravissement de Britney Spears
Auteur : Jean Rolin
Editeur : P.O.L.
Nombre de pages : 284
Date de parution : août 2011
Résumé :
Faut-il prendre au sérieux les menaces d'enlèvement qu'un groupuscule islamiste fait peser sur Britney Spears ? Les services français (les meilleurs du monde) pensent que oui. Certes, l'agent qu'ils enverront à Los Angeles pour suivre cette affaire présente quelques handicaps - il ne sait pas conduire, fume dans les lieux publics, ignore presque tout du show-business et manifeste une tendance à la mélancolie -, mais il fera de son mieux pour les surmonter, consultant sans se lasser les sites spécialisés, s'accointant avec des paparazzis, fréquentant les boutiques de Rodeo Drive ou les bars de Sunset Boulevard, jusqu'à devenir à son tour un spécialiste incontesté tant de Britney elle-même que des transports en commun de Los Angeles. II n'en échouera pas moins dans sa mission, et c'est de son exil au Tadjikistan, près de la frontière chinoise, qu'il nous adresse ce récit désabusé de ses mésaventures en Californie.
Mon avis :
Ce livre fut pour moi une agréable pause dans mes lectures de la rentrée littéraire grâce au ton enjoué et à l'ironie de l'auteur. On imagine aisément le style de l'histoire lorsque l'on sait que le narrateur est envoyé par les Services Secrets afin de déjouer un enlèvement de Britney Spears par des terroristes musulmans. D'autant plus que cette mission débute le 1er avril.
" A quiconque mettrait en doute à priori la vraisemblance des menaces d'enlèvement ou d'assassinat pesant sur la chanteuse, j'objecterai qu'il n'est guère plus absurde- et plutôt plus facile- de s'en prendre à Britney Spears qu'aux tours du Word Trade Center, et que la valeur symbolique de la première, aux yeux du public américain, est à peine moindre que celle des secondes."
Je ne suis pas fan de Britney Spears, ni de sa concurrente Lindsay Lohan, qui semble toutefois attirer davantage notre espion français et je dois dire que le fond de cette histoire m'a peu intéressée. Même, si toutefois, le regard lucide et ironique sur ces starlettes capricieuses et défraîchies par leurs frasques et le récit épique de certaines scènes de paparazzi sont intéressants.
D'ailleurs, l'auteur a une vision éclairée et légèrement moqueuse de la press people et des femmes qui la font vivre, de l'art (Mark Rothko)ou des services secrets. C'est ce qui fait vraiment le charme du livre.
"Qui lit la press people ou regarde les émissions de téléréalité? fulminait-il, les femmes!"" Et pourquoi? Parce qu'elles se détestent entre elles, et qu'elles n'aiment rien tant que de voir souffrir d'autres femmes!"
Cette lecture est aussi l'occasion de découvrir Los Angeles. Mais là, j'avoue que ne connaissant pas cette ville, je me suis perdue sur les traces de mon guide qui arpente les lignes de bus et les rues et je me suis essoufflée et lassée derrière son rythme effréné. Par contre, j'ai apprécié sa vision des bâtiments, notamment des hôtels et magasins de stars et ses allusions aux SDF et squatters qui traînent dans les coins sombres. On peut apprécier aussi le récit de l'enterrement de Daryl Gates, ancien chef de la police de Los Angeles.
" Los Angeles, la ville où l'on brûle, où l'on flambe..."
Les personnages sont étonnants, que ce soit le narrateur, son ami espion du KGB Shotemur ou Fuck, son contact à Los Angeles.
C'est donc un livre à lire pour sa forme et ses anecdotes, mais pas pour le vie de Britney Spears, dont on parle peu, heureusement.
ce qui porte mon nombre de romans lus à 24