François Hollande, candidat Socialiste aux élections présidentielles, a donné à Terra Eco son opinion sur la question environnementale. Extraits choisis.
« Nous allons tourner le dos à cette civilisation d’énergies fossiles inépuisables, ce nucléaire peu coûteux, cette croissance qui n’appartient qu’aux pays industrialisés et cette consommation de matières premières forte au Nord et réduite au Sud. Ce monde-là est révolu ou en voie de l’être. […] C’est dès maintenant qu’il faut engager cette transition, pour des raisons qui tiennent à l’environnement, au réchauffement de la planète, à l’économie, à la croissance durable et enfin, pour des questions qui touchent à la sécurité. »
« La croissance verte est riche d’incroyables gisements d’emplois et d’innovations. »
« Les énergies renouvelables, nous y sommes favorables mais leur prix est, lui aussi, pour le moment, supérieur [au nucléaire]. Donc nous n’avons pas le choix. Si nous voulons davantage de renouvelable, davantage de sécurité, moins de nucléaire et une politique en matière d’énergies fossiles prenant en compte la rareté, alors il faudra accepter de payer plus cher. Je ne suis pas favorable à cette hausse (ndlr : François Hollande parle ici de la hausse des prix de l’énergie). J’affirme que c’est un mouvement, une tendance, et qu’il n’y a pas de raison qu’on y échappe. Nous assistons à un épuisement général des énergies fossiles. »
« Je propose d’ouvrir, au lendemain de la présidentielle et des législatives de 2012, un grand débat, que j’appellerais de la démocratie écologiste. Ce débat portera sur l’énergie en général et sur les grandes infrastructures de transport. J’insiste sur la question énergétique. Il faut donner aux Français ce droit au débat. Nous y aborderons les questions de sécurité, l’indépendance énergétique, la diversité à travers les gaz de schiste, le nucléaire, le charbon, le pétrole… Ce grand débat sera ponctué par une loi qui fixera ensuite le programme à suivre. Il sera citoyen, mené par une commission indépendante, porté par toutes les collectivités locales qui ont légitimité à s’exprimer, les partenaires sociaux, les organisations syndicales. »
« Il faut diminuer la part du nucléaire dans notre production d’électricité. [Si je suis élu], je donnerai l’impulsion pour qu’en 2025, nous puissions faire passer la part du nucléaire de 75 % à 50 %. »
« Ce qui compte, c’est avoir une architecture gouvernementale qui fasse de son numéro 2 chargé du développement durable un ministre au large champ : celui de l’énergie, des transports, du logement, des grandes infrastructures et capable d’avoir prise sur les questions fiscales. Je veux placer la réforme fiscale dès le début de législature comme la première de toutes les réformes. Elle sera conjointement présentée par le ministre de l’Economie et des Finances et celui du Développement durable. Elle devra concerner les ménages et les entreprises. Pour moi, cette fiscalité écologique est d’abord celle des entreprises qui rejaillit ensuite sur les particuliers.«