Rien ne peut
résilier l’opacité des corps, nous y demeurons, prisonniers de nos limites et de nos frontières, les mots, la parole, les gestuels du désir et de la tendresse,- tout ou presque - édifient le lien
avec l’autre mais il demeure inaccessible, lui-même emmuré, ainsi sommes-nous, en quête de l’autre, parce qu’il réitère notre conscience et parfois nous pouvons, quand l’amour se manifeste, nous
en approcher, l’effleurer un instant mais le ressac de la solitude bientôt nous enserre et nous renvoie à nos origines.
Nous sommes des fantômes, ancrés dans un être de chair, notre exil étant de toujours demeurer à la lisière d’un autre, de
toujours vouloir cet autre qui nous ressemble trop car il est ultimement seul. Il n’est de plus grand abysse que son regard.
Umar Timol