Le roman s’ouvre et se termine au Japon où Pascal Klein, propriétaire d’une galerie d’art parisienne, termine la quête d’un tableau de Chagall, totalement inconnu mais qu’il recherche de toute son âme depuis la mort de son père, un artiste peintre qui le contemplait dans sa chambre d’enfant jusqu’à l’arrivée des Allemands en 1940 et ce que l’on sait des vols d’objets d’art commis alors. Cette quête qu’il entreprend, devenue une véritable enquête, le conduit très loin, non seulement dans son passé et celui de son père mais dans la connaissance de ses besoins profonds, de ses regrets d’artiste contrarié, dans l’histoire de sa famille et celle des pays en guerre au XXe siècle etc.Ce roman évoque aussi l’ évolution de l’art et tous les problèmes et réflexions philosophiques qui s’y rattachent, la part de folie qui menace les artistes et les collectionneurs comme ce personnage de Ferdinand de Sastres, magnifique dans ses excès, la mainmise des financiers et des mafias de tout acabit qui rabaissent l’art au niveau d’une industrie quelconque, bref c’est un roman foisonnant, qui soulève un tas de questions essentielles et des plus intéressantes sur le sens de la vie et les divers chemins possibles pour s’accomplir et survivre quelque peu à la mort: l’art et l’éternité, par exemple?Ce roman m’a donné à méditer et à m’interroger sur moi-même et sur ce qui pour moi est essentiel en définitive, au-delà de tout ce qui fait la vie matérielle, familiale et physique. Je l’ai apprécié pour cet aspect-là, pour tous ces questionnements qu’il soulève dans un style sans faille, limpide, maîtrisé, des plus classiques alors que le récit, plutôt baroque lui, part un peu dans tous les sens.Je lui reproche sa complexité: je m’y suis sentie perdue, au début et vers la fin.Je regrette aussi son côté trop cérébral et le manque d’émotion et de sympathie envers les personnages que je n’ai pas trouvés suffisamment attachants pour m’y intéresser vraiment, mis à part l’épisode concernant Ferdinand de Sastres, seul véritable moment qui m’ait véritablement passionnée. Le reste m’a vivement intéressée; c’est un livre intelligemment fait mais ce n’est pas un coup de cœur.
"Dans un monde où l'obsolescence est programmée par le commerce, il attachait une attention particulière aux témoignages historiographiques. Les tableaux le fascinaient par leur capacité à s'extraire du temps ordinaire. Il s'agissait d'objets secrétement destinés à lier les générations. Ils contenaient en quelque sorte les vies de ceux qui les avaient possédés tout au long de l'histoire. Lorsque Pascal regardait un tableau, il voyait avant tout une succession."L'ont aimé: Cynthia, Daniel Fattore, Cogito Rebello, Yv, L'ont moins aimé ou pas du tout: Nicolas Gary, Aifelle,Valérie, Clara, (en Lecture Commune mais, désolée, Clara pour le retard!)Mikaël Hirsch – Les successions, (L’Éditeur, 278 pages, août 2011) Mikaël Hirsch est né à Paris en 1973. Après des études de lettres et de langues, il rédige un DEA consacré à la littérature américaine. Aujourd'hui libraire, il est l’auteur de nouvelles, de poèmes et de romans.Merci à l'Éditeur pour ce roman qui entre dans les challenges du 1% de Hérisson08 et des agents littéraires