Déjà lundi - et je ne me suis pas encore remise de la semaine précédente, extrêmement riche en (travail acharné - si si - et) rencontres artistiques. Oui, moi qui me plaint volontiers de ne jamais trouver le temps d'aller mater une expo, voilà que je me suis laissée trainer un peu partout cette semaine (encore un truc qui est bon pour mon karma je suis sûre.)
J'ai commencé par un paquet de people (Marie-Antoinette, Voltaire, Napo... que du beau linge) avec l'expo Portraits publics, portraits privés au Grand Palais (1770-1830). La présentation des oeuvres est particulièrement décevante (pourquoi cette période ? et pourquoi ce choix de thèmes ? pourquoi du vert dépression sur les murs ?) Et puis, l'emploi des termes "vériste" et "fonction mémorielle" dans les textes de présentation d'une expo devrait être punit d'une grosse fessée, si tu vois ce que je veux dire... Je fais ma grincheuse, mais pour une fois que le seul sujet est de dévisager les célébrités de l'époque, j'ai pu admirer à loisir les tissus précieux, châles, les chaussures des dames et leurs coiffures compliquées... (ah c'est autre chose que Lindsay Lohan en jean's slim dans Voici !). Et me plonger dans les ragôts et les ambiances (la grossesse de Marie-Antoinette trahie par le volume de ses seins, le kyste de David, ce peintre impeccable, la famille de Napoléon qui place ses mômes faute d'un héritier pour l'empereur...). Sans compter quelques vraies rencontres interpellantes au niveau du vécu comme l'autoportrait de Franz-Xaver Messerschmidt (photo).
Le site de l'expo
Mercredi j'ai vu Salomé (Catherine Naglestad en l'occurrence) se dévoiler entièrement sur la scène de Bastille : une vraie danse des sept voiles, est-ce comme ça que le père Strauss avais pensé son opéra ?? En tous cas, ça ajoute carrément du suspense pour une ignare dans mon genre.
Jeudi soir, je suis allée au nocturne du musée du quai Branly que je n'avais pas encore vu. J'avais très peu de temps, une petite heure, c'était parfait, la bonne excuse pour baguenauder au hasard. Tout-à-fait entre nous, je trouvais ça bizarre ce musée-des-arts premiers-qui-viennent-de-partout-sauf-d'Occident (genre : "nous primitifs, jamais !"). Et puis j'ai mis ma political correctness de bazar aux oubliettes, parce que le musée est superbe, les collections émouvantes. Et aussi parce que j'ADORE les masques : devant eux, je me dis toujours que Disney et consorts n'ont rien inventé, tous leurs personnages d'affreux méchants sont pompés dans des musées comme ça. Je suis tombée nez-à-nez avec quelques affreux jojos enthousiasmants (voir photos - avant que l'affreux jojo à oreillette me dise que c'était interdit). + J'ai adoré l'installation lumineuse à l'extérieur, on se croirait dans un Miyazaki...
Hier, on est allés voir l'installation d'Ernesto Neto au Panthéon avec U et sa choupiteam sur les conseils de lanachroniqueuse. Leviathan Thot que ça s'appelle. Je n'étais jamais rentrée à l'intérieur du Panthéon, et à première vue, le choc : des gros mollards (1 L ou 2 ?) baveux pendouillent accrochés au plafond ! Dans l'endroit sacré où reposent nos grands hommes ! Bon, une fois mon sens artistique pleinement éveillé, je suis plus, euh, rentrée dedans et ai trouvé que ça s'intégrait très bien au lieu. Voir l'article de Libé qui dit tout ça très bien en évitant le mot mollard.
Jusqu'au 31 octobre seulement...
...1 L ou 2 ??