Don't worry, be happy

Il m'arrive un truc affreux : mon ordinateur tout neuf d'il y a 6 mois a l'air au bord de me lâcher. Il fait la grève d'Internet et du DVD, il rame, il mouline, il hoquète, je m'impatiente et je clique sur tous les boutons trois fois, il y a du ctrl-alt-suppr dans l'air, bref rien ne va plus entre nous.

Heureusement, quand la technologie nous lâche, il reste encore la littérature. Je viens de finir un homme heureux de Arto Paasilinna : un livre joyeusement cinglé qui m'a fait rire vraiment, même à 8h dans le métro quand tout mon corps crie "sommeil !" face à des banquettes pleines de lecteurs de 20 minutes dépressifs et verdâtres sous les néons.

Le pitch ? un ingénieur des ponts et chaussée aux idées révolutionnaire débarque dans un gros bourg finlandais plutôt rassis. Te voilà bien avancé(e), c'est pire que le résumé des épisodes de 6FU (Saison 1 - épisode 3 : Un propriétaire de boulangerie connait une mort très violente (il se fait broyer dans une de ses machines) - et c'est à Frederico de recoller les morceaux du corps. Claire trouve un moyen plutôt bizarre pour se venger de Gabe qui a répandu dans l'école leurs aventures de suçage d'orteils : elle vole le pied d'un cadavre et le met dans son casier.) En fait, ce livre écrit dans les années 70 n'a pas pris une ride et parle des choses importantes de la vie : les ponts, le béton, les entreprises humaines réussies, les vieilles rancoeurs et la négociation, les conseils municipaux et la polygamie au quotidien. Devrait être remboursé par la Sécu et étudié dans les écoles de commerce.

Ce week-end je profite du viaduc de la Toussaint pour partir sur les terres de mes ancêtres, au fin fond d'une région de l'Est un peu grise. Je n'y ai quasiment jamais mis les pieds et j'ai un peu l'impression d'aller à Kuusmäki, en Finlande : pourvu que ce soit aussi drôle.