Captain Haka a été très prompt a proposer une solution pour le Politiqui n°6. Il a identifié le lieu assez précisément et finalement aussi la date à laquelle a été prise la photographie puisqu'il a fait allusion à l'incendie qui a détruit le Palais des Tuileries en mai 1871. Les Fédérés y envoyèrent cinq fourgons de goudron liquide, de pétrole, d'alcool et d'essence de térébenthine pour en venir à bout.
Dominique Darcy a deviné qu'il était d'un palais dénué d'un caractère religieux.
Monsieur Poireau a pensé à l'Italie, ce qui a beaucoup plu à notre stagiaire chargée de préparer le jeu, laquelle comptait bien sur des rapprochements aussi hasardeux.
J'en profite pour joindre à ce billet d'autres photographies que je ne pourrais pas utiliser pour le jeu. J'ai hésité à utiliser celle où trône cette belle cheminée. A moins d'être un spécialiste de la salle des Généraux (n'est-ce pas plutôt celle des Maréchaux ?) du palais des Tuileries, il y avait pas grand chose pour trouver l'inspiration hormis quelques traces d'incendie. C'est cependant la photo que j'aurais aimé vous proposer. Hélas, elle était déjà répertoriée par Google Image. En un clic, vous m'auriez répondu en ajoutant le nom du photographe...
J'avais envisagé une autre possibilité. La photographie n'était pas répertoriée mais j'ai eu pitié de ceux qui avaient planché la semaine dernière sur les uniformes de l'Empire austro-hongrois la semaine dernière. Un pompier était en effet visible avec son casque assez particulier. Le lieu - le bassin de la Villette - me semblait particulièrement difficile à identifier. C'est dommage car le Paris de 1871 et les destructions qui ont suivi la Commune sont assez difficiles à situer : on pourrait presque imaginer un tel paysage, après un bombardement aérien, en banlieue parisienne en 1944. La France de 1871 était déjà étonnamment moderne avec ces panneaux publicitaires dont certains sont encore visibles aujourd'hui. La qualité de la photographie est elle aussi troublante pour l'époque.
J'avais aussi envisagé la possibilité de la colonne Vendôme mis à bas par les Communards, un événement assez connu. Mais la photo était référencée, encore une fois, par Google Image. C'est dommage car elle pouvait faire remonter à la mémoire une photo quasiment de guerre au coeur de Paris, un thème que quelques artistes ont cultivé ces derniers temps par le photomontage comme dans l'exposition "Peurs sur la ville" où l'on voit un char d'assaut détruit devant l'arc de triomphe ou la tour Montparnasse exploser comme s'il s'agissait d'une des tours du WTC à New York (photos de cette expo signées par Patrick Chauvel et Michaël Wolf).
Tant d'efforts pour rappeler à nos contemporain les destructions que pourraient opérer un conflit au coeur de notre beau pays. Il suffit pourtant de feuilleter l'album "Regards d'un Parisien sur la Commune" (dont sont extraites les photos reproduites ici) pour avoir une idée de l'allure que pourrait prendre nos villes après un épisode guerrier. Ou le diaporama du site des Echos que nous vous conseillons.
Source : Regard d'un Parisien sur la Commune. Photographies inédites de la Bibliothèque historique de la ville de Paris Jean Barronnet. Galimard Paris bibliothèques.Photographie publiée dans le Politiqui n°6 : page 123. Hippolyte Blancard. "Tuileries, le vestibule, côté jardin". La perspective des Champs-Elysées vue du pavillon central des Tuileries, construit par Philibert Delorme au XVIe siècle.Ci-dessus, en haut à gauche : page 124, Hippolyte Blancard, "Tuilerie, salle des Généraux"Au milieu, à droite : page 114, Hippolyte Blancard, "Juin 1871. Le Bassin de la Villette"En bas, à gauche : page 89, Hippolyte Blancard, "Après la chute, 16 mai 1871"