Cette semaine, on s’attarde un peu sur le monde des liseuses numériques. Oui, c’est bien le terme officiel pour dire eReader en français. Si le marché n’a pas encore décollé dans nos contrées, c’est la faute de nos chers éditeurs qui sont plus que frileux à l’idée de se lancer sur ce marché. C’est pourtant dommage vu le nombre d’appareils disponibles, l’offre ne suit toujours pas en France alors que ça explose aux États-Unis avec déjà trois acteurs majeurs, Amazon avec ses Kindle, Barnes & Noble et ses Nook et enfin Kobo avec ses Kobo Reader. Il y a bien Sony, mais son store reste en retrait par rapport à ses concurrents.
Au début du mois, Amazon a annoncé en grandes pompes la 4ème version de son Kindle qui perd au passage son clavier alphanumérique en faveur d’un form factor et d’un poids réduits. La firme américaine en a profité pour aussi annoncer la version tactile de son Kindle ,mais aujourd’hui, c’est bien la version la moins onéreuse et donc sans écran tactile qui nous intéresse.
Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est cette version qui est enfin disponible officiellement en France et avec déjà un Kindle Store qui a récemment ouvert ses portes avec déjà prêt de 40.000 livres. Alors oui, l’offre n’est pas encore assez fournie, mais l’Amazon Kindle Store est désormais ouvert aux auteurs donc l’offre devrait s’étoffer peu à peu.L’Amazon Kindle 4 est disponible ICI au prix de 99€.
Caractéristiques
Pour ce qui est spécifications techniques, le Kindle 4 vous propose un écran e-ink de 6″ soit 15cm avec une résolution de 600×800, une densité de 167dpi et 16 niveaux de gris, une mémoire de 2Go (1,25Go disponible soit l’équivalent de 1400 ebooks quand même.le WiFi b/g/n, un port microUSB pour la synchro et la recharge, une autonomie annoncée allant jusqu’à un mois, la compatibilité avec les formats Kindle (AZW), TXT, PDF, MOBI non protégé, PRC natif, HTML, DOC, JPEG, GIF, PNG et BMP, le tout dans 166x114x8,7mm pour 170g.
Dans tous les cas, je vous redirige vers la page officielle du produit parce que vous aurez droit aux définitions et autres autour d’une liseuse comme ce qu’est un écran e-ink.
Le packaging
Rien de transcendant de ce côté-là puisqu’à la manière des précédentes versions, c’est livré avec son câble MicroUSB blanc et puis c’est tout. Il y avait, il fut un temps, un chargeur intégré, mais c’est bel et bien révolu. D’un autre côté, vous pourrez recharger la bête depuis n’importe quel port USB alors. Et avec l’autonomie de la bête, inutile de vous dire que vous ne rechargerez que très peu votre Kindle.
Design
Une des premières choses qui surprend, c’est son poids. Avec seulement 170g sur la balance, c’est à peine plus lourd qu’un smartphone. Le Kindle 3 me paraissait déjà léger, mais là, on atteint des sommets. C’est même plus léger que n’importe quel livre de poche ! Impressionnant.
Pour ce qui est de la finition, elle est excellente, le dos en soft-touch est des plus agréables, le contour en métal est agréable au toucher, le tout vous donne un produit bien fin. On notera toujours par contre cette impression d’un manque de solidité au niveau des touches de pages sur les tranches. J’avais déjà eu les mêmes sensations avec le Kindle 3, mais depuis, je n’ai jamais eu de soucis, ce qui veut dire que ce n’était que des fausses premières impressions.
Sur la face avant se trouvent l’écran E.-ink, le pavé directionnel avec son bouton validation ainsi que les quatre touches de clavier (Accueil, Menu, Clavier, Retour). Sur les tranches gauches et droites se trouvent les boutons pour changer de pages et comme ça se trouve sur les deux côtés, ça marchera parfaitement que vous soyez gaucher ou droitier.
On ne retrouve rien sur le dessus de la bête alors que la tranche basse se trouvent le bouton de mise sous tension, une petite diode et la prise MicroUSB. On remarque qu’au dos se trouvent des connecteurs qui doivent sans doute servir à l’arrivée prochaine d’un dock.
Pour le bouton de mise sous tension, contrairement aux précédents Kindle, une simple pression allume ou éteint votre appareil.
A l’utilisation
Je ne reviens pas sur l’écran E.-ink qui vous donne l’impression d’avoir du papier. Le contraste est parfait et pour peu que vous ayez un peu de lumière, la lecture est des plus agréables.
À côté, il vous faudra bien évidemment avoir un compte Amazon pour pouvoir acheter des livres sur le Kindle Store.
Si vous aviez déjà un Kindle avec donc un compte Amazon.com, vous devrez le basculer sur Amazon.fr pour acheter des livres en français. La bascule ne vous fait pas perdre les livres que vous aviez déjà, mais vous perdrez l’accès à certains services réservés aux Américains comme le Cloud de 5Go et autres. À noter, toujours dans le cas où vous êtes déjà utilisateurs de Kindle, que l’achat du nouveau Kindle se fera sur Amazon.fr avec votre compte US… Allez comprendre.
Comme le Kindle 4 est synonyme d’internationalisation de la gamme, inutile de vous dire que plusieurs langues sont désormais disponibles dont le français. L’interface utilisateur en elle-même n’est pas des plus sexy et on est à des kilomètres de ce que propose une tablette, mais ce n’est pas sa fonction première. D’un autre côté, l’accès aux livres se fait de manière rapide et depuis le Kindle 2, le rafraichissement des pages est devenu plus que rapide.
Vous retrouverez bien évidemment les dictionnaires de langues qui vous permettront d’avoir une définition d’un mot en positionnant le curseur sur le mot choisi. Et avec le nouveau taux de rafraichissement, c’est assez agréable.
Réseaux sociaux obligent, vous pourrez bien évidemment partager des passages sur Facebook et/ou Twitter. Dans les petits plus, Amazon a aussi intégré un petit navigateur sans prétention, mais qui pourra dépanner au cas où. Bon évidemment, c’est en noir & blanc et ce n’est pas super rapide, mais ça peut servir… Si si ! Comme sur les versions précédentes, vous pourrez accéder au Kindle Store. Pratique puisqu’une fois le livre acheté, il se téléchargera automatiquement sur votre Kindle. De même avec un achat sur un ordinateur, le livre acheté se téléchargera automatiquement sur votre Kindle.
Pour ce qui est des formats, comme vous avez pu le voir, le Kindle, même dans sa version 4, n’est toujours pas compatible avec le format ePub qui semble devenir la référence. Il va falloir ainsi passer par des logiciels tiers comme l’excellent Calibre pour la conversion. On notera par contre que le Kindle ne fait pas de gestion de répertoires donc si vous voulez mettre un grand nombre de fichiers dans le répertoire Documents et bien vous aurez une liste tout aussi grande que le nombre de fichiers que vous avez transférés.
Whispersync
Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est la technologie introduite par Amazon avec l’arrivée de ses Kindle. En gros, elle permet de synchroniser sur vos appareils la dernière page lue, les signets et les annotations. Ainsi, quelle que soit la plate-forme que vous utilisez, vous pourrez toujours reprendre votre lecture là où vous vous êtes arrêté. Pratique, ça m’a permis de reprendre mes lectures de mon Kindle 3 sur le Kindle 4.
Et ses grands frères
Pour ce qui est donc de la comparaison avec ses grands frères, je pense que les photos parlent d’elles-mêmes déjà. La version 4 est clairement plus petite et surtout plus légère et c’est un vrai bonheur que d’avoir la liseuse dans une de nos poches, on aura tendance à l’oublier presque.
Sinon, pour en revenir aux comparaisons, on perd bien évidemment le clavier physique donc si vous voulez prendre des notes, ça se passera via le clavier virtuel et franchement, ce n’est pas super pratique. On dit au revoir aussi à la prise jack et donc aux fichiers audio, ce qui signifie que vous ne pourrez plus avoir de musiques depuis le Kindle en tâche de fond. Et enfin, et ce n’est pas des moindres, on perd aussi la lecture audio qui fonctionnait à merveille. Dommage.
Par rapport à une tablette
Quand j’ai averti ma communauté que j’avais reçu le nouveau Kindle, la question qui revenait souvent était celle de la comparaison par rapport à une tablette. Du coup, j’en profite pour mettre les choses au clair, ce n’est pas comparable du tout. Une liseuse est faite pour lire et c’est tout. L’avantage de l’écran E.-Ink, c’est qu’il n’y a aucune source lumineuse provenant de l’appareil. Du coup, ça fonctionne vraiment comme un livre papier avec ses avantages et ses inconvénients liés à une source lumineuse extérieure… Mais â côté des écrans IPS, un des avantages certains est que ça ne fatigue pas, mais alors pas du tout les yeux et ce n’est pas négligeable.
Alors oui, on peut très bien lire avec une tablette, mais vos yeux en prendront un coup et puis tenir 170g dans les mains, c’est toujours plus agréables que 600g en moyenne, hein ? Donc pour moi, la liseuse vient en complément d’une tablette.
Conclusion
Aussi surprenant que ça puisse paraître, c’est cette version 4 que j’ai trouvé plus intéressante que la version Touch. En effet, dans la lecture d’un livre, je m’en fous un peu d’avoir un écran tactile, les boutons sur les tranches fonctionnent bien et ça suffit largement. Je ne suis pas non plus un grand preneur de notes. D’ailleurs, je ne pense pas avoir pris de notes avec mon ancien Kindle 3. Mais je peux comprendre que ça puisse manquer, et du coup, je vous conseillerai dans ce cas de mettre un signet là où vous voulez prendre des notes et plus tard, sur la version PC/Mac, vous aurez tout le loisir d’ajouter vos notes.
Évidemment, l’offre en français est encore assez limitée, mais on espère sincèrement qu’elle s’étoffera parce que les États-Unis l’ont montré. Même les livres électroniques achetés au prix de la version papier se vendent et quelque part, ça peut se comprendre puisque c’est tellement plus pratique en version électronique.
Bref, à 99€, il est fin, léger et pas cher. On parle aussi d’un produit d’Amazon qui est juste devenu le plus grand libraire au monde. Si vous êtes un grand lecteur, je ne peux que vous le conseiller, même si les tarifs des contenus ne sont pas encore à la hauteur de nos espérances.
Je tiens à préciser que le test est quelque part lié à tout l’écosystème d’Amazon et pas juste l’appareil qui ne serait rien s’il n’y avait pas de store digne de ce nom !