là, bien derrière la tête, le canon froid sur la nuque.
Tu le sens l'effroi, l'angoisse,
tu le sens, le vide, le coeur qui se noue,
la terreur
Bien sûr, tu ne le sens tous les jours, à chaque instant
sinon tu serais déjà mort.
Mais (combien de fois par mois ?) de temps en temps,
la bête surgit et t'avale
la bête lape tes entrailles à langue nue
la bête te suce le cerveau
elle te le siphonne, ton cerveau
tes pensées chaudes et raisonnables disparaissent,
tu t'allonges et tu voudrais mourir pour que ça s'arrête.
Et la bête ne te laisse rien
rien de du vide, de l'angoisse, de la terreur et de l'effroi.
Allez, c'est fini
remets ton masque de sourire et d'affabilité
rectifie ton maquillage
va prendre une douche pour enlever l'odeur de la peur sur toi.
Allez, lève toi et marche
retourne au travail, fais bonne figure.
Ton angoisse te détourne du monde, ne l'affiche pas, ne la montre pas.
Avale.
DEVALE, mais AVALE.