Il y a cet épisode, impossible à oublier, violent. Soudain, le père que l'on admirait, respectable, puissant, est jugé pour corruption, reconnu coupable, emprisonné. Le confort, le luxe, la douceur sont brisés. Tandis qu'aussi sa mère s'éteint de jour en jour dans leur appartement parisien, tout à coup déserté, Laurence est anéantie.
A trente-huit ans, il est alors temps de revenir sur ce moment que le silence - depuis - recouvre peu à peu, avec un livre, même si ce livre est interdit. "Tu l'écriras quand je serai mort". Il s'agit de ne plus attendre justement et d'enfin parler pour tenter de comprendre et de réparer la honte...
De roman en roman, Laurence Tardieu échafaude une oeuvre intime et sensible dont elle pose ici encore une fois une nouvelle pierre. Ce livre est un message destiné au père, forcément subjectif, maladroit, personnel... Mais l'auteure a raison cependant de le souligner dans ses phrases, au hasard des paragraphes, effectivement lorsqu'elle parle d'elle, c'est toujours un peu de nous dont elle parle.
Ne reste qu'à espérer que le message ait de son côté été reçu, entendu et accepté.
Une lecture toute en grâce et simplicité.
Editions Stock - 16€ - Août 2011