Titre : Le joueur d'échecs
Titre en VO : Schachnovelle
Auteur : Stefan Zweig
Année de publication : Publiée posthume en 1943 et parut en VF en Suisse en 1944, puis revisité en 1981.
Résumé de l'édition Livre de Poche n°7309 :
Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ?
Les circonstances dans lesquelles l'homme acquis cette science sont terribles. Elles nous renvoient aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit un personnage avec une ironie douloureuse, "pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons".
Mon avis :
Il s'agit (encore une énième fois) du premier livre de cet auteur que je lis sur les conseils de beaucoup de monde. Cela faisait longtemps que je voulais lire une des ces œuvres tant encensés par la critique, mais à l’origine je voulais les lire en allemand, j'ai quand même eu une licence d'allemand ! Mais une amie allemande m'a conseillé de le lire tout d'abord dans ma langue, au cas ou... Et maintenant, je n'ai qu'une envie c'est d'en acheter d'autres mais en allemand !!
Mince, moi qui voulais faire une brève introduction, c'est bigrement loupé !Bref, comme vous l'aurez compris, j'ai adoré ce court roman, un véritable coup de cœur, une révélation littéraire... Que dire ? Une beauté, et j'en passe !
L'histoire est pourtant assez simple : nous sommes sur un paquebot bien après la seconde guerre mondiale (environ 20 ans) et notre narrateur, dont nous ne saurons jamais rien, est un grand amateur d'échecs. Il rencontre sur le pont du bateau d'autres amateurs avec lesquels ils commencent à jouer mais il voudrait surtout se mesurer au champion en la matière qui est également sur le bateau, ô heureuse coïncidence ! Celui-ci accepte, c'est un véritable pro dans cette petite compétition amateur et personne n'est à sa hauteur. Là se présente alors un homme timide, fuyant qui donne des conseils aux amateurs pour battre le champion et cela marche !! Le narrateur va donc lui demander de jouer aux noms des non-amateurs et de battre ce champion. L'homme hésite et finit par raconter pourquoi il ne veut plus toucher à ce jeu depuis près de 20 ans...
Et à ce moment commence un récit bouleversant raconté d'une manière sobre et pudique, qui met mal à l'aise sans pour autant faire pleurer. Je ne vais pas tout vous raconter, ça gâcherait le plaisir à lire cette merveille... Mais une question vous viendra en tête : comment tenir quand on a pour seule compagnie soi-même durant des mois, voire des années ? Quand le mobilier de votre chambre ne tient qu'au stricte minimum : table, chaise, armoire et lit ? Quand l'unique fenêtre est murée ?? Ce livre nous plonge aux tréfonds d'une âme humaine torturée par la plus profonde solitude qui soit, celle qui pousse l'homme que nous sommes dans les derniers retranchements de sa conscience pour ne pas sombrer dans la folie.
Ce qui est sublime dans cette œuvre est la volonté de ce personnage de s'en sortir malgré tout, de se battre avec ses armes, bien qu'elles soient dérisoires. L'écriture de Zweig est juste magnifique de sobriété et de justesse.
En un mot, lisez-le, vous en sortirez transformé et vous ne saurez être déçu !
Titre : Le joueur d'échecs
Titre en VO : Schachnovelle
Auteur : Stefan Zweig
Année de publication : Publiée posthume en 1943 et parut en VF en Suisse en 1944, puis revisité en 1981.
Résumé de l'édition Livre de Poche n°7309 :
Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ?
Les circonstances dans lesquelles l'homme acquis cette science sont terribles. Elles nous renvoient aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit un personnage avec une ironie douloureuse, "pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons".
Mon avis :
Il s'agit (encore une énième fois) du premier livre de cet auteur que je lis sur les conseils de beaucoup de monde. Cela faisait longtemps que je voulais lire une des ces œuvres tant encensés par la critique, mais à l’origine je voulais les lire en allemand, j'ai quand même eu une licence d'allemand ! Mais une amie allemande m'a conseillé de le lire tout d'abord dans ma langue, au cas ou... Et maintenant, je n'ai qu'une envie c'est d'en acheter d'autres mais en allemand !!
Mince, moi qui voulais faire une brève introduction, c'est bigrement loupé !Bref, comme vous l'aurez compris, j'ai adoré ce court roman, un véritable coup de cœur, une révélation littéraire... Que dire ? Une beauté, et j'en passe !
L'histoire est pourtant assez simple : nous sommes sur un paquebot bien après la seconde guerre mondiale (environ 20 ans) et notre narrateur, dont nous ne saurons jamais rien, est un grand amateur d'échecs. Il rencontre sur le pont du bateau d'autres amateurs avec lesquels ils commencent à jouer mais il voudrait surtout se mesurer au champion en la matière qui est également sur le bateau, ô heureuse coïncidence ! Celui-ci accepte, c'est un véritable pro dans cette petite compétition amateur et personne n'est à sa hauteur. Là se présente alors un homme timide, fuyant qui donne des conseils aux amateurs pour battre le champion et cela marche !! Le narrateur va donc lui demander de jouer aux noms des non-amateurs et de battre ce champion. L'homme hésite et finit par raconter pourquoi il ne veut plus toucher à ce jeu depuis près de 20 ans...
Et à ce moment commence un récit bouleversant raconté d'une manière sobre et pudique, qui met mal à l'aise sans pour autant faire pleurer. Je ne vais pas tout vous raconter, ça gâcherait le plaisir à lire cette merveille... Mais une question vous viendra en tête : comment tenir quand on a pour seule compagnie soi-même durant des mois, voire des années ? Quand le mobilier de votre chambre ne tient qu'au stricte minimum : table, chaise, armoire et lit ? Quand l'unique fenêtre est murée ?? Ce livre nous plonge aux tréfonds d'une âme humaine torturée par la plus profonde solitude qui soit, celle qui pousse l'homme que nous sommes dans les derniers retranchements de sa conscience pour ne pas sombrer dans la folie.
Ce qui est sublime dans cette œuvre est la volonté de ce personnage de s'en sortir malgré tout, de se battre avec ses armes, bien qu'elles soient dérisoires. L'écriture de Zweig est juste magnifique de sobriété et de justesse.
En un mot, lisez-le, vous en sortirez transformé et vous ne saurez être déçu !