Avec l’explosion démographique et l’émergence de nouveaux géants économiques, l’impact de l’humanité sur l’environnement augmente régulièrement. A tel point qu’on entrevoit l’épuisement de certaines ressources naturelles.
Lesquelles ? Quand ? Petite visite des ressources de notre bonne vieille planète.
7 milliards d’habitants consomment la planète
La démographie est implacable : plus nous sommes, plus la pression que nous mettons sur nos ressources naturelles augmente.
- Planetoscope : regardez le compteur ! Nous allons franchir le cap des 7 milliards d’habitants … très bientôt, car chaque jour, 200 000 nouveaux humains s’ajoutent à la population mondiale (naissances – décès).
- On prévoit 9 milliards d’habitants d’ici 2050 et déjà, en 2008, le rapport Planète vivante WWF indiquait que l’empreinte écologique de l’humanité sur la planète a plus que doublé au cours des 45 dernières années en raison de la croissance démographique et de la hausse de la consommation individuelle.
Des ressources naturelles en voie de disparition annoncée
Quelles ressources sont menacées par la pression humaine ?
L’extension des zones d’habitation, l’artificialisation rapide des sols et des surfaces agricoles due à l’urbanisation menace tout d’abord la biodiversité, c’est à dire les ressources végétales (déforestation) et les espèces animales (disparition d’espèces).
Les sols
35 Millions de km2, soit le 1/4 des terres émergées sont soumis à un phénomène de dégradation. Lors de la dernière mesure, en 1991, ce taux n’était que de 15%.
On estime qu’un tiers environ de la superficie des terres émergées du globe, soit environ 4 milliards d’hectares sont menacés de désertification dont 600 millions d’hectares sont en voie de désertification dans le monde.
- Près de 5 milliards d’hectares de terres sont fortement dégradés, ce qui correspond à 70% des zones sèches de la Terre… (UNESCO)
- Au total, en environ 20 ans, c’est l’équivalent de la surface agricole des États-Unis qui aurait été perdu selon le magazine Géo. (HS Le monde des déserts)
Désertification : près de 27 000 km2 perdus chaque année… du fait d’une mauvaise gestion des sols
24 milliards de tonnes de sols fertiles disparaissent chaque année.
41% des terres de la planète sont constitués de zones arides ou semi-arides
Les végétaux
L’humanité n’a jamais autant mis à contribution la nature : quand 1 tonne de végétaux pousse, l’homme en utilise 250 kg.
Un niveau record.Le pire taux de « prélèvement végétal » se passe en Inde (96,6 %), en Chine (89,7 %) et Europe occidentale (86,1 %)
La production alimentaire
On semble atteindre un pic de production alimentaire dans le monde.Selon la FAO, pour pouvoir accroître la production agricole mondiale de 70%, pour nourrir tout le monde d’ici 2050, il faudra augmenter les surfaces de terres arables de plus de 100 millions d’hectares.
L’abattage des animaux pour fournir de la viande représente plus de 1090 animaux par seconde soit 60 milliards d’animaux tués chaque année représentant 280 millions de tonnes (vs. 44 millons en 1950) selon la FAO.
L’eau, future ressource rare ?
Depuis le début du XXe siècle, la consommation d’eau douce a été multipliée par sept sur la planète ;
- Au cours des trente dernières années, les quantités d’eau disponibles sont passées d’une moyenne de 12 900 m3 à 6800 m3 par habitant et par an,
- La consommation d’eau sur la planète atteint 4 milliards de m3 ce qui supérieur aux capacités de renouvellement des réserves. Au rythme de croissance actuel, cette consommation atteindrait 4,7 milliards de m3 par an d’ici 2020.
- L’eau non potable est la 1ère cause de mortalité dans le monde, et tue 10 fois plus que les guerres,
- L’agriculture est avide d’eau, prélevant à elle seule environ 70% de l’eau douce de la planète. De leur côté, les industriels consomment 20% de l’eau douce de la planète et nous, les particuliers, 10%.
- Au global, les réserves d’eau par habitant et par an sont de 6.600 m3 en 2010, et les prévisions indiquent qu’en 2025 elles seront de 4.800 m3
- Inquiétant car elles étaient de 15.000 m3/an/hab en 1995. Le risque de pénurie existe quand ces réserves atteignent 1.700 m3/an/hab.
La croissance de la population mondiale augmente les besoins en eau de 64 milliards de mètres cubes chaque année, soit plus de 2 millions de litres chaque seconde… en plus !
Entre 1991 et 2000, les sécheresses ont entraîné la mort de plus de 280 000 personnes; elles représentent 11% de l’ensemble des catastrophes naturelles liées à l’eau
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Il n’y a pas que les sols ou l’eau qui se raréfient sous la pression démographique de l’humanité. Les ressources minières sont elles aussi en ligne de mire car elles n’ont jamais été autant consommées.
Merci à la mondialisation et à l’enrichissement des pays anciennement « en voie de développement ».
La fin des ressources minières, c’est maintenant
Contrairement à la flore, à l’eau, au sols, à l’air, qui sont des ressources naturelles renouvelables, certaines ressources, une fois épuisées, le restent à jamais. C’est le cas des minéraux.
Les ressources non renouvelables
Ce sont principalement des matières premières minérales et les combustibles fossiles (pétrole, charbon), qui se trouvent dans des gisements issus de l’histoire géologique de la Terre et correspondant à un stock exploitable et épuisable.
Les ressources renouvelables
Ces ressources se consomment sans s’épuiser car elles peuvent se régénérer en permanence. Ces ressources sont notamment l’air, l’eau, les sols (terres cultivables) ou encore des ressources biologiques (flore, faune – forêts, pâturages, pêcheries maritimes, biodiversité animale et végétale).
La fin des métaux, c’est déjà commencé
Puisqu’on connait le stock de ressources naturelles à notre disposition ainsi que leur vitesse d’exploitation, on peut facilement en déduire la date d’épuisement théorique.
L’économie moderne et l’économie verte dépendent des métaux rares
A la base de notre économie moderne, des industries informatique, automobile, électronique, pétrochimique, etc …. il y a les gisements métalliques et énergétiques
- Il faut savoir qu’ils auront pour l’essentiel été consommés d’ici 2025, date de la fin de l’or, de l’indium et du zinc !
D’ici 2158, date de la fin du charbon, bien des matières premières vont disparaître. Or d’elle dépendent la fabrication liés à nombre de produits écologiques (panneaux solaires)
Comment estimer les ressources disponibles
On considère 3 niveaux de ressources, 3 niveaux de réserves, « les 3P » :
- Réserves prouvées (avérées)
- Réserves probables (certitude de l’existence de la réserve mais incertitude quant à son étendue)
- Réserves possibles (incertitude quant à l’existence de la ressource et pas encore de moyen technique pour vérifier l’hypothèse
L’épuisement des ressources minières ne signifie pas que la planète ne recèle plus des quantités diffuses du minerai mais que son exploitation à l’échelle industrielle n’est plus possible. Les estimations varient d’ailleurs au fil du temps en fonction des découvertes et des réévaluations de réserves, comme le montre l’exemple du zinc (voir ci-dessous) ou du pétrole.
Parmi les ressources naturelles les plus menacées d’épuisement, il y a les ressources minérales. L’exploitation minière connaît un âge d’or dans le monde entier grâce à la forte croissance économiques des nouveaux géants que sont le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud et bien sûr la Chine.
Le calendrier de disparition des minerais
Un minéral a déjà disparu : la cryolithe qu’aujourd’hui on doit élaborer artificiellement faute de gisement encore exploitable. Faisons un tour d’horizon des fins d’exploitation annoncées
La fin de la cryolithe
1980 fin de la cryolithe
Il n’y aurait plus de réserves de cryolithe, un minéral qui entre dans la fabrication de l’aluminium. La dernière mine de cryolithe en activité, située au Groenland, a fermé dans les années 80. Aujourd’hui, les industriels sont obligés d’en produire artificiellement.
La fin du terbium
2012 : fin du terbium
Le terbium est utilisé dans les lampes à basse consommation dont les ventes vont exploser puisqu’elles deviennent obligatoires dans différents pays
La fin du hafnium
2018 : fin du hafnium (Hf)
Les gisements de hafnium exploitables à un coût accpetable seront épuisés en 2018. Le hafnium est utilisé pour les processeurs, comme isolant remplaçant le dioxyde de silicium SiO2. Le hafnium qui absorbe les neutrons 600 fois mieux que le zirconium est utilisé dans les centrales nucléaires ou sous-marins nucléaires.
La fin annoncée du hafnium
La fin de l’argent métal
2021 : fin de l’argent
Au rythme de production actuel ( 21 400 tonnes en 2009) l’argent minerai sera épuisé entre 2021 et 2037. L’argent sert dans l’industrie (électricité, électronique, brasures, soudures et autres alliages : 41%). Il y a un stock de 270 000 à 380 000 tonnes d’argent sur Terre.
Les réserves connues sont surtout en Pologne (20%), en Mexique (14%) et au Pérou (13%)
Seul un petit tiers de la production d’argent provient de mines d’argent, un autre tiers provient des mines de zinc et de plomb, un quart est extrait des mines de cuivre, 1/8ème provient de mines d’or.
- mines d’argent
Planetoscope: La consommation d’argent dans le monde
La fin de l’antimoine
2022 : fin de l’antimoine
La disparition de l’antimoine (sb) ou son épuisement en tant que ressource exploitatble est prévu en 2022 ; l’antimoine est un composant qui sert à retarder la propagation des flammes dans les matières plastiques ; à la fabrication d »accumulateurs plomb-acide, de semi-conducteurs (utilisés pour la détection dans l’infrarouge, pour détecter les champs magnétiques), …
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Source : Consoglobe