Il ne reste pas grand chose sur l'île Seguin de ce que furent les immenses usines Renault pendant plusieurs décennies. L'historienne Martine Sonnet vient de faire paraître aux éditions "Le temps qu'il fait" un très beau récit littéraire, sobrement intitulé Atelier 62, qui tente de reconstituer ce passé ouvrier proche et pourtant intégralement disparu.
Si Martine Sonnet s'intéresse à cette mémoire industrielle, c'est pour des raisons personnelles: son père a travaillé une quinzaine d'années dans les forges de l'usine Renault à Billancourt, le très dur atelier 62.
Mais c'est moins l'historienne que la fille qui nous raconte ces années ouvrières, la campagne qu'il a fallu quitter pour s'installer e
n banlieue parisienne, les loisirs de fin de semaine, et surtout, l'exténuant travail qui ne subsiste qu'à l'état de documents patiemment réunis, grâce auxquels elle tente d'imaginer ce qu'a pu être la vie de son père et de milliers d'autres dévouées à l'industrie automobile.Un récit documentaire d'une grande sensibilité que je recommande chaleureusement.
Pour lire ma critique sur Sitartmag: http://www.sitartmag.com/msonnet.htm
Pour lire des extraits d'Atelier 62: http://remue.net/spip.php?article2228
Sur l'aménagement de l'île Seguin et les polémiques qui l'accompagnent, on peut aussi lire ce récent article paru dans Le Monde:
http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/01/26/l-ile-seguin-desespere-billancourt_1003954_3246.html?xtor=RSS-3246