La droite reproche donc à François Hollande son inexpérience ministérielle, son manque de contacts à l'étranger. On peut imaginer qu'il va dans les semaines qui viennent multiplier les voyages à l'étranger, rencontrer DSK qui a cette expérience, pour combler cette lacune. Mais peut-être pourrait-il aussi, pour nous convaincre de sa maîtrise des dossiers internationaux, notamment ceux touchant à la crise, nous aider à les comprendre. Il en a les compétences, le talent et sans doute la profondeur de vue nécessaire. Cela mettrait en évidence le terrible silence de Nicolas Sarkozy dont on nous dit qu'il agit mais qui le fait, s'il le fait autant que l'affirment ses partisans, sans grand souci de nous informer.
Plusieurs formats sont envisageables. Des interviews ou des articles dans la presse, des interventions à la radio ou à la télévision, courtes mais ciblées, ou encore un grand débat avec une personnalité incontestable de la droite, Alain Juppé, par exemple, ou mieux encore, Christine Lagarde, si elle se prêtait à l'exercice, sur le modèle de ce qu'avaient réussi dans les années 60 (65 ou 66) Pierre Mendés-France et Michel Debré. Il lui faudrait trouver un partenaire à sa mesure, l'objectif étant moins de vaincre un adversaire que d'apporter aux Français des réponses aux questions qu'ils se posent. Il faudrait que cela se fasse dans le même esprit que les primaires qui ont montré (comme l'avait montré lors de la dernière présidentielle le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou) l'intérêt de conversations entre personnalités qui essaient de débattre plutôt que de s'entre-tuer.
Le candidat aurait tout à gagner à un (ou des) exercice de ce type : il montrerait ses compétences, sa connaissance des dossiers mais aussi sa capacité à dialoguer avec des gens qui ne pensent pas comme lui.