Festival Franco Coréen du Film 2011 : Spécial Kang Jin-a

Publié le 17 octobre 2011 par Diana
Lauréate du Prix FlyAsiana 2010 pour son court-métrage Suicide of the Quadruplets (2008), la cinéaste Kang Jin-a est mise à l’honneur au travers de son travail dans cette 6ème édition du Festival. On y découvre son film primé ainsi que trois autres courts-métrages…
Suicide of the Quadruplets (2008) raconte l’histoire de quatre lycéennes qui sont les témoins du suicide de quadruplés. Un journaliste tente de comprendre ce geste. Original et rempli d’humour, ce court-métrage est un agréable moment de cinéma qui nous amuse tout autant qu’il nous passionne. Kang Jin-a fait preuve d’une grande dextérité derrière la caméra et offre un travail maîtrisé et mature.
Be with Me (2009) est un court-métrage touchant. On retrouve à nouveau la thématique de la mort. Ici, le personnage de Hyuck-eun attend que sa petite amie, Cha-kyung entre du travail. Sur le chemin du retour, cette dernière meurt dans un accident de la route... En l’espace d’une demi-heure, la cinéaste nous entraîne sur la douleur provoquée par la mort d’un être proche. Le deuil, la blessure que l’on soigne et la vie qui continue inexorablement, une émotion palpable se dégage de ce film qui offre des idées intéressantes et un regard fort. Il est également amusement de retrouver un clin d’œil à « ses quadruplets ». 
49TH Day (2010). Le 49ème jour après la mort de leur mère, deux filles accompagnent leur père dans un temple pour brûler les vêtements de la défunte. Mais le père finalement renonce à le faire. De retour chez elles, mécontentes de la décision de leur père, elles se disputent. (Résumé FFCF) En moins de dix minutes, Kang Jin-a nous plonge à nouveau dans le thème de la mort. Au cœur d’une famille endeuillée, elle s’intéresse aux relations de deux sœurs et de leur père. A travers une poésie surréaliste filmique, les souvenirs douloureux des deux soeurs ressurgissent alors et se mêlent au présent. Ce court-métrage est troublant et interpelle indubitablement. 
Paprika Feast (2010) est l’histoire d’une jeune femme habitant dans un village reculé que l’on retrouve assassinée et découpée en morceau. A travers le discours des habitants qui l’ont connue se dessine différents portraits de sa personnalité… Véritable carte de visite pour le long, ce court-métrage par son traitement et la qualité de la mise en scène, montre tout le potentiel dont fait preuve Kang Jin-a. Cette dernière brasse allégrement plusieurs genres dans ce film au rythme soutenu. L’intérêt tout particulier de cette histoire réside sur le regard que l’autre nous porte. La vision qu’il a de notre personnalité, de notre physique et j’en passe. Le regard extérieur que la société a de nous en somme. A noter que l’ensemble est servi par de bonnes interprétations. Une petite réussite fort sympathique.
Kang Jin-a est une cinéaste dont le travail est de qualité. Une cinéaste à suivre notamment pour l’originalité de ses œuvres qui offrent des moments forts. Des réussites qui lui permettent aujourd’hui de réaliser en ce moment même son premier long-métrage. L’intérêt est grand de découvrir cette œuvre, en espérant y voir toutes les qualités qui faisaient ses courts.
I.D.